Balade au coeur de l’Opéra Garnier, The place to be du XIXe.
Changement radical de décor pour ce deuxième épisode de notre feuilleton parisien, la visite de l’Opéra Garnier plonge le visiteur dans l’ambiance prestigieuse du Second Empire.
Commandité par Napoléon III, mélomane et désireux de rompre avec l’accès coupe-gorge de celui de l’avenue Peletier, l’opéra de Charles Garnier est inauguré en janvier 1875 par le président Mac-Mahon. Nouveaux riches et bourgeois y prennent un abonnement à l’année, heureux d’assoir en leurs loges attitrées, gracieux séant et position sociale.
Peu importe si le spectacle n’est pas de qualité – les dames d’opéra ont mauvaise réputation à l’époque – il s’agit avant tout d’y produire épouse, maîtresse, potins branchés et train de vie.
La nef du grand escalier à double révolution, habillée de 72 marbres différents, constitue à ce titre, le théâtre idoine des mondanités.
Si elle n’est pas occupée pour une répétition, la salle de spectacle se visite et offre au regard ébloui, le rouge de ses 1900 sièges de velours, l’or de ses boiseries et l’éclat imparable d’un lustre de cristal lourd de huit tonnes. Le remplacement des 660 ampoules, se fait trois fois par an et de façon intégrale : l’occasion de rencontrer peut-être Le Fantôme de l’opéra, cher à Gaston Leroux…
La visite des lieux se poursuit via le Grand Foyer, somptueusement restauré. S’il évoque la Galerie des Glaces (Versailles) par un savant jeu de miroirs, de lumières et d’éléments décoratifs prestigieux, le Grand Foyer offre aux torticolis potentiels le travail remarquable d’un plafond à voussures peint de la main de Paul Baudry. Il signe aussi l’admission de la gente féminine, confinée jusqu’alors dans les loges, durant l’entracte. Curieuse de découvrir le foyer, le jour de l’inauguration, la Reine d’Espagne avait, en effet, enfreint la règle qui en consacrait l’usage exclusif aux messieurs ; elle avait été suivie, en son sillage, d’un large cortège de crinolines…
AE (billet réalisé sous l’enthousiasme d’une visite conduite par Madame Edith Gaune)
Informations pratiques : visites guidées quotidiennes (FR/Angl.) durée 1h30, durant les congés scolaires, les mercredis, samedis et dimanches, durant les autres périodes. Sous réserve de disponibilités. Inscriptions via le site de l’opéra Garnier : www.operadeparis.fr. Si la salle de spectacles est inaccessible (répétitions), la validité du ticket permet, durant un an, de revenir la visiter. Possibilité d’acquérir à prix de caviar du miel provenant des ruches de l’opéra…
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