La fin du mois s’annonce et notre « traditionnelle » revue de presse d’ouvrages que nous n’avons – hélas – pas eu l’occasion de lire encore…
Quelques extraits des communiqués de presse, afin de ne pas vous priver de leur dégustation.
« Imaginez qu’avant de pouvoir rentrer chez vous, vous soyez obligé de faire le tour du bâtiment afin de vérifier que tout est normal.
Imaginez qu’une fois dans le hall de votre immeuble, vous deviez vérifier six fois que la porte d’entrée est bien fermée. Une, deux, trois, quatre, cinq, six. Et que si vous êtes interrompu en plein rituel, il faille tout recommencer.
Imaginez que, arrivé dans votre appartement, vous tourniez la poignée de votre porte six fois dans un sens, puis six fois dans l’autre pour vous assurer d’être en sécurité. Que vous restiez plusieurs minutes derrière votre porte, à l’affût du moindre bruit dans la cage d’escalier. Et que, tous ces contrôles effectués, vous commenciez une ronde chez vous. Fenêtres, rideaux, tiroirs, tout doit passer au crible de votre attention.
Imaginez aussi que vous ne puissiez faire les courses que les jours pairs et pratiquer un sport les jours impairs, mais à condition que le ciel soit nuageux ou qu’il pleuve.
Bienvenue dans l’univers paranoïaque de Cathy, une jeune Anglaise à qui la vie souriait jusqu’à ce qu’un soir elle fasse une mauvaise rencontre… »
Elizabeth Haynes est analyste criminelle pour la police britannique. Comme ton ombre est son premier roman.
Comme ton ombre, Elizabeth Haynes, polar, traduit de l’anglais par Sylvie Schneiter, Presses de la Cité, avril 2011, 462 pp, 20,8 €
« Les livres de voyage n’ont jamais été aussi nombreux, mais il est un sujet que les voyageurs les plus fameux n’abordent pas facilement, c’est celui des rencontres amoureuses… Si les grands bourlingueurs sont enclins à raconter les dangers de leurs périples, ils restent très discrets sur leurs liaisons exotiques. Rien ne se prête mieux pourtant aux amours fulgurantes que les voyages à l’autre bout du monde, là où personne ne vous connaît…
Ce livre est à la fois un essai sur l’amour au temps des voyages et le recueil de 15 histoires vraies montrant les formes extrêmes que peut prendre la passion amoureuse, lorsqu’on est de passage en terre étrangère. Dans la première partie du livre, l’auteur passe en revue les grands noms de la littérature de voyage qui ont vécu ou relaté leurs liaisons au fil des siècles, de Stevenson à Nicolas Bouvier, et livre ses réflexions sur le sujet. Les récits de la seconde partie du livre mènent le lecteur de l’océan Pacifique à New York, de l’Islande à la Namibie, en passant par Téhéran, les Samoa ou le lac Titicaca.
L’art de ce livre est de prendre deux des plus vieux sujets du monde, le voyage et l’amour, pour les présenter sous un jour nouveau. Quinze voyageurs (journalistes, libraire, officier, professeur, publicitaire…) racontent un moment puissant qui a marqué leur vie, lorsque, à l’autre bout du monde, tout est soudainement devenu possible.
Les Amours de voyage, Yaël Kônig, récits, éditions Yago, avril 2011, 264 pp, 18 €
A paraître en ce tout début mai, aux éditions M.E.O – Notes de l’éditeur:
Première oeuvre de Marie Niyonteze (d’origine rwandaise), ce récit autobiographique décrit son arrestation atbitraire au Rwanda en 1990, son séjour et accouchement à la prison de Ruhengeri et en d’autres lieux de détention, l’exécution de son frère et de nombreux autres Tutsis et Hutus, le massacre de sa famille en 1994, son retour semi-clandestin au Rwanda aux fins de rendre hommage aux dépouilles des siens et de les enterrer selon la tradition..
Retour à Muganza, Récit d’un avant-génocide, Marie Niyonteze, éd. M.E.O, mai 2011, 94 pp, 15 €
Poète reconnu et primé à de multiples reprises dans toute l’ex-Yougoslavie,
Zilhad Ključanin
a publié avec Shéhid sa première œuvre en prose.
Elle a été suivie de nombreuses autres, l’auteur ayant désormais abandonné son poste de professeur de littérature étrangère aux universités de Bihać, Tuzla et Zenica pour se consacrer exclusivement à l’écriture.
« Capturé par les tchetniks, enfermé dans un camp de concentration, égorgé au cours d’une tentative d’évasion, le narrateur prend sa tête sous son bras et se met en route vers sa terre natale, où il pourra la déposer.
Il est devenu shéhid, mort pour la foi.
Chemin faisant, les souvenirs affluent : de son enfance à Trnova, petit village musulman qui fait de la résistance passive à la marche triomphale vers le socialisme, où religion, merveilleux, légendes et superstitions s’intègrent au quotidien le plus trivial, nous offrant une galerie d’anecdotes cocasses et de personnages truculents ; de la saga familiale séculaire ; de l’invasion des ultranationalistes, ex-voisins, amis, compagnons de travail fanatisés, qui, en 1992, massacreront tous les villageois, inventant pour chacun d’eux un supplice inspiré de ses qualités, ses défauts, ses manies…
Roman de témoignage et cri de révolte, tantôt picaresque et tantôt déchirant, passant de la chronique ethnologique à l’Histoire, du sourire à l’horreur, de la nostalgie à la rancœur, de la tendresse à une violence effroyable, de l’érotisme à la foi revivifiée par la souffrance.
« Shéhid » est un des ouvrages les plus lus (trois éditions en bosniaque, plusieurs traductions dont certaines en cours) dans la Bosnie-Herzégovine de l’après-guerre. Il est également un des plus controversés, l’auteur étant traité d’intégriste par certains et vilipendé, si ce n’est menacé, comme impie par les intégristes »
Shédid, Zilhad Kljucanin, roman, traduit du bosniaque par Spomenka Dzumhur et Gérard Adam, M.E.O éditions, mai 2011, 278 pp, 23 €
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