Vous aurez donc découvert avec joie et intérêt – je l’espère – les nombreuses chroniques d’une rentrée littéraire bellement féconde.
Quelques monticules d’ouvrages attendent, toujours patientant, un prêté de regard – et plus si affinités..
Je vous en livre déjà les arguments, extraits des sites de leurs éditeurs.
Et vous souhaite une excellente vendredi férié
Pour raconter une vie bien remplie mais ratée, il en faut de l’humour. Surtout quand il s’agit d’un être proche.
Gil Jouanard relate l’épopée picaresque et pathétique de Juliette, née dans le Gévaudan du début du xxe siècle, l’un des endroits les plus reculés de la galaxie européenne. Ou comment une quasi-esclave, bergère à huit ans, s’invita une décennie plus tard à la fête du Front Populaire. Puis, au fil des mariages, à l’idyllique Far East Américain et à l’Allemagne profonde de l’après-guerre. Car la rage de vivre de Juliette lui ouvrit toutes les portes, sauf la seule qui sauve, celle qui mène à soi-même.
Dans les circonvolutions de sa plume, le poète Gil Jouanard cache un sourire qui ressemble à de l’amour et à de la sagesse. Il donne une portée universelle à son deuxième « roman vrai » : une fresque hilarante à force de bagout, au vibrato pourtant déchirant, en hommage à tous les sans-culture.
Les roses blanches, Gil Jouanard, roman, Ed. Phébus, août 2016, 320 pp
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« Je dois y retourner, c’est insupportable de le savoir ici, lui qui marche et vit non loin. Non, il ne s’agit pas encore de l’éveil, du vrai, c’est mon attention seule qu’il éveille pour l’instant, et c’est en dessous, plus loin, que nous allons éclore et tomber et rouler. Je suis à l’orée de l’éveil. »
La scène est à Hanoi, au Vietnam, dans les ruelles surchauffées. Cela se passe aujourd’hui, mais ce pourrait être il y a longtemps. C’est une histoire d’amour, dont les personnages sont deux garçons et deux filles, dont les voix s’entrechoquent. C’est une histoire d’amour, douloureuse et sensuelle, où les héroïnes ne font que traverser le tumulte de la ville, et se cachent dans l’ombre protectrice des chambres.
C’est un premier roman d’exception. Et l’acte de naissance d’un écrivain »
L’éveil, Line Papin, roman, Ed. SQtock, août 2016, 256 pp
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Dans ce recueil de textes virtuoses et audacieux qui tiennent à la fois de l’essai, des Mémoires, de la critique littéraire et du journalisme d’investigation, Leslie Jamison interroge avec grâce et humilité une dimension essentielle de notre rapport à l’autre.«
Elle doit affronter le monde extérieur avec ses cadavres, ses charognards, ses chiens errants et affamés, l’odeur pestilentielle, pour trouver, quand il en reste, des médicaments, des bougies, des piles, des boîtes de conserve, avec comme unique guide dans cette lutte pour la survie, le cahier d’instructions que lui a légué leur mère avant d’être emportée par la maladie.
Lorsqu’Astor disparaît, Anna part à sa recherche, prête à défier les bandes d’enfants sauvages qui errent à travers les rues désertes, les centres commerciaux et les bois. Mais l’ordre appartient au passé et les règles d’autrefois ont été oubliées. Pour réussir à sauver Astor, Anna va devoir en inventer de nouvelles, parcourant ce monde à l’abandon où la nature a repris ses droits, ne laissant que les vestiges d’une civilisation qui a couru à sa propre perte.
Une véritable odyssée des temps modernes où s’entremêlent lumière et ténèbres, un duel permanent entre la vie et la mort. «
Dans une langue splendide, Guy Boley signe ainsi un premier roman stupéfiant de talent et de justesse.
Au moment où ce récit commence, Lil Servinsky, métisse anglo-rwandaise de trente-cinq ans, médecin, embarque pour la première fois à bord du Septentrion, un navire renifleur de pétrole. La jeune femme a fait de l’errance sur les océans son seul territoire. Mais sa relation très particulière au monde fera bien vite naître et croître des haines incontrôlables dans cet univers essentiellement masculin et clos sur lui-même.
Roscoe T Martin est fasciné par cette force plus vaste que tout, plus grande que lui, qui se propage avec le nouveau siècle : l’électricité. Il s’y consacre, en fait son métier. Un travail auquel il doit pourtant renoncer lorsque Marie, sa femme, hérite de l’exploitation familiale. Année après année, la terre les trahit. Pour éviter la faillite, Roscoe a soudain l’idée de détourner une ligne électrique de l’Alabama Power. L’escroquerie fonctionne à merveille, jusqu’au jour où son branchement sauvage coûte la vie à un employé de la compagnie..
« Un premier roman exceptionnel, porté par une langue sincère, directe et suave. »
Kevin Powers.
Ce rêve, Jende le touche du doigt en décrochant un job inespéré : chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers.
Au fil des trajets, entre le clandestin de Harlem et le big boss qui partage son temps entre l’Upper East Side et les Hamptons va se nouer une complicité faite de pudeur et de non-dits.
Mais nous sommes en 2007, la crise des subprimes vient d’éclater. Jende l’ignore encore: en Amérique, il n’y a guère de place pour les rêveurs…
« Du monde secret que j’ai connu jadis, j’ai essayé de faire un théâtre pour les autres mondes que nous habitons. D’abord vient l’imaginaire, puis la quête du réel. Et ensuite retour à l’imaginaire, et au bureau devant lequel je suis assis à cet instant. » John le Carré
Depuis ses années de service dans le renseignement britannique pendant la Guerre froide jusqu’à une carrière d’écrivain qui l’emmena du Cambodge en guerre à Beyrouth après l’invasion israélienne de 1982, en passant par la Russie avant et après la chute du mur de Berlin, John le Carré s’est toujours placé au cœur de notre histoire contemporaine. Dans ce livre de mémoires inédits, il relate d’une plume aussi incisive que drolatique et avec la subtilité morale qui caractérise ses romans les événements dont il fut le témoin. Qu’il décrive le perroquet d’un hôtel de Beyrouth imitant à la perfection le crépitement des mitraillettes ou les premières notes de la Cinquième de Beethoven, sa découverte des charniers du génocide rwandais, son réveillon du Nouvel An 1982 avec Yasser Arafat, la sagesse du génial physicien Andreï Sakharov, sa rencontre avec deux anciens chefs du KGB ou avec l’humanitaire française qui lui inspira l’héroïne de La Constance du jardinier, son regard est souvent caustique, toujours pénétrant.
Mais surtout John le Carré nous dévoile son parcours d’écrivain sur plus de six décennies et sa quête infatigable de l’étincelle humaine qui a insufflé tant de vie et de cœur à ses personnages de fiction.
John le Carré, né en 1931, a étudié aux universités de Berne et d’Oxford, enseigné à Eton, et a été membre du service du renseignement britannique pendant la Guerre froide. Il se consacre à l’écriture depuis plus de soixante ans et partage sa vie entre Londres et la Cornouailles.
Traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Isabelle Perrin
Isabelle Perrin, que tout destinait à une sage carrière universitaire, contracte le virus de la traduction littéraire auprès de sa mère Mimi. Les incurables duettistes cosigneront plus de trente traductions, dont tous les romans de John le Carré depuis La Maison Russie.
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