La rentrée va bon train qui nous submerge de parutions – Nous ne pouvons, à notre regret, toutes les couvrir et vous proposons, en notre rubrique ‘Quatrième de couverture » les arguments de lecture que nous en ont donnés les éditeurs.
Pour ouvrir le bal, un premier roman:
Une nuit de 1934, un inconnu pénètre dans le zoo de Vincennes, abat et émascule deux fauves avant de prendre la fuite. Les autorités sont convaincues que les pénis tranchés vont alimenter un trafic d’aphrodisiaques destiné aux homosexuels parisiens. L’affaire est confiée à l’inspecteur Blèche. Cet homme glacé, doté d’une intelligence supérieure, est chargé à la Brigade mondaine de surveiller les « invertis ». Son enquête le conduira à exhumer de dangereux secrets dans le « gay Paris » des années 1930, monde extraordinaire à jamais disparu. | ||
Le bal des hommes, Gonzaque Tosseri, roman, Ed. Robert Laffont, sept.2014, 282 pp
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« Toujours je m’interroge sur ce que je fais, ce que je suis, ce que je suis devenu. Le destin aurait-il commis une erreur, se serait-il trompé de personne ? Rien ne me préparait à cette carrière d’écrivain. Je me vois autrement que l’homme public qu’on dévisage. Je me répète : “Je le sais bien que je ne suis pas ainsi, mais puisque vous le croyez, je ne peux vous détromper car vous accuseriez ma vérité de mensonge.” »
Robert Sabatier
Figure incontournable de l’édition française, Robert Sabatier a traversé un demi-siècle de vie littéraire dont il fut à la fois le témoin et l’acteur. Romancier, poète, l’ancien poulbot de la Butte qui a raconté son enfance dans l’inoubliable saga Le roman d’Olivier, reste l’auteur du formidable succès populaire que furent Les Allumettes suédoises. Membre de l’académie Goncourt, auteur d’une remarquable Histoire de la poésie française, il laisse avec ses Mémoires le souvenir d’un amoureux des mots et de la vie.
Je vous quitte en vous embrassant bien fort, Robert Sabatier, mémoires, Ed. Albin Michel, septembre 2014, 652 pp
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« L’humanité n’est même plus une légende, elle est un mythe », disait Romain Gary.
Méryl Pinque concasse ce mythe avec jubilation au fil des pages.
Jeu de massacre et vœu d’abjuration, La Caricature de Dieu est aussi un cri. En exhibant la face blafarde d’une modernité dont on détourne souvent les yeux, l’auteure nous force à l’affronter. Et cette confrontation est bizarrement jubilatoire.
Les treize nouvelles réunies ici sont autant de chapitres d’une tragédie dont l’hécatombe est la seule issue. Puisque l’hécatombe est le happy endde la tragédie.
L’écriture conjuratoire enrôle le lecteur dans la section d’assaut des causes forcément perdues, car le mal mène le monde.
Comme tout vrai écrivain, Méryl Pinque sait qu’à l’instar du tragique qui se trouve à la limite entre le sublime et le ridicule, le vrai se tient à la frontière du réel et de l’imaginaire.
La caricature de Dieu, Méryl Pinque, nouvelles, éditions du Rocher, septembre 2014, 266 pp
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A la fin des années 90, Joanna, qui vient de terminer ses études de lettres, s’installe à New York où elle a trouvé un poste d’assistante dans une grande agence littéraire. Chaque jour, elle quitte l’appartement minuscule et délabré qu’elle occupe à Brooklyn avec son petit-ami, Don, aspirant écrivain ténébreux et neurasthénique, pour se rendre en métro sur Madison avenue et retrouver l’antique dictaphone et la machine à écrire qui trônent encore sur son bureau. Mais aussi et surtout sa boss, une femme de tête fantasque et charismatique qui semble n’avoir d’autre préoccupation qu’un mystérieux Jerry…
Hommage à la ville de New York, des cafés bohèmes de Brooklyn aux terrasses et aux lofts du Lower East Side, Mon année Salinger est aussi un récit d’apprentissage subtil, émouvant et drôle : la trajectoire littéraire et sentimentale d’une jeune femme et sa rencontre avec Salinger.
Mon année Salinger, Joanna Smith Rakoff, récit, traduit de l’anglais(Etats-Unis) par Esther Ménévis, Ed Albin Michel, sept 2014, 358 pp
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