Est-il un bonheur plus grand que d’écouter des auteurs lire des extraits librement choisis de leurs oeuvres?
Je ne pense pas.
Colette Nys-Mazure, Marie-Eve Sténuit, Mark Eyskens, Gérard Adam, Elisa Brune, Jean-Luc Outers et Monique Thomassettie ont régalé, hier soir, une assemblée choisie, d’infusions, gracieuses envolées de leurs plumes.
La soirée était organisée à l’initiative de la Bibliothèque des Riches-Claires, à Bruxelles, de Madame Dehaye, Directeur et de Madame Marie-Christine Jadot, qui portait Les Madeleines de nos auteurs sur les fonds baptismaux. Les Editions Racine, Nicky et Brice Depasse (Lire est un plaisir), Jean Jauniaux (Espace Livres) , ainsi que quelques autres personnalités venues en toute discrétion participaient d’un public particulièrement attentif et avenant.
Après la présentation de la genèse des Madeleines et de ses ingrédients constitutifs, la parole fut donnée à Colette Nys-Mazure.
L’écrivain présenta brièvement ses deux derniers ouvrages, A nous deux (cfr chronique sur ce blog) et Perdre pied (chronique à venir) avant d’offrir à l’auditoire quelques (trop courts) extraits de Singulières et Plurielles, poèmes en prose, dédiés aux femmes. Cédant généreusement à la consigne de convivialité qui proposait de parler d’autres auteurs, Colette Nys-Mazure lut des extraits de François Emmanuel, issus du recueil, La Lente mue des paysages. Un texte sublime, issu du Portement de ma mère, évoquait les souvenirs liés à la table réactivés par le deuil de la mère.
Marie-Eve Sténuit proposa une lecture truculente de son roman, Les frères Y, qui secoua le public d’ondes joyeuses et suscita l’envie immédiate pour ceux qui ne connaissaient pas encore l’ouvrage de le découvrir sans plus tarder. Sa description du « Poulet à la lyonnaise » d’Armel Job fut un joyeux clin d’oeil à la recette farfelue qui attend les lecteurs au sein des Madeleines.
Ce fut alors au tour de Mark Eyskens, qui balayant toute prérogative de Ministre d’Etat, ancien Premier Ministre, se plut à évoquer la place de l’art, peinture, musique et écriture dans sa vision existentielle. Et de porter la musique et particulièrement le quintette D956 pour deux violons, violoncelles et un alto de Franz Schubert aux nues de l’expression artistique la plus aboutie.
Médecin-militaire, Casque bleu en Bosnie milieu des années nonante, Gérard Adam, livra une lecture tonique, truffée d’expressions croates de la nouvelle En traduisant Mark Dizdar (issue du recueil La route est claire sur la Bosnie) qui vient d’être traduite, pour la seconde fois en croate:
Vint alors le tour d’Elisa Brune qui, après avoir campé l’argument de son dernier ouvrage « Alors heureuse…croient-ils. La vie sexuelle des femmes normales » publié aux Editions du Rocher et développé le propos de façon précise et directe, se plut à lire les premières pages de L’Enlacement, de François Emmanuel.
L’absence regrettée de François Emmanuel, cloué par une grippe, fut ainsi quelque peu adoucie par les hommages qui lui furent rendus.
Lauréat du Prix Rossel des jeunes 2008 pour son dernier roman, Le voyage de Luca, Jean-Luc Outers accepta d’en lire un passage, copieusement applaudi avant de lire l’extrait choisi – et truculent – de La Compagnie des Eaux.
Monique Thomassetie clôtura ce beau panel gourmand par la lecture enchantée d’un conte – à connotation toute personnelle – issu de son recueil Mon beau cygne perlé.
De gauche à droite: Monique Thomassettie, Colette Nys-Mazure, Marie-Eve Sténuit, Apolline Elter, Jean -Luc Outers, Elisa Brune et Gérard Adam
Une dégustation de madeleines – les vraies, celles de Marcel Proust – dont la recette figure p 8 des Madeleines de nos auteurs – réunit toute l’assemblée en une ingestion communielle tandis que les auteurs cédaient aimablement au rituel du « tremper « de madeleines dans une infusion de thé des écrivains et que lecture était faite du texte rédigé pour l’occasion, par Francis Dannemark , joyeuse prophétie de l’avenir gourmand de notre littérature.
Le drink offert par la Biblothèque des Riches-Claires se prolongea tard dans la soirée, qui permit à tous les participan
ts d’échanger leurs riches… impressions.
Apolline Elter
pour ce commentaire chaleureux et attentionné. Les absents ont eu tort, c’est certain!
pour ce compte-rendu chaleureux et attentionné. Les absents ont eu tort, c’est certain!!!
Merci Geneviève. Nous vous avons regrettée, croyez-le, mais, croyez-le aussi, chaque absence avait sa justification: la résidence à l’étranger, les soucis de santé et quelques contretemps ont eu raison de la moitié des participants.
Très cordialement
Apolline
Ma chère Apolline, que du bonheur de parcourir ton blog et de rattraper un peu notre absence lorsqu’à Anvers nous écoutions un Toots très émouvant.. j’aime te voir sur les photos et je vois bien l’ambiance qui y régnait !!! bravo
pour le cours de cuisine un soir de février impossible car je me fais operer aux yeux .. pas grave mais éhandicapant » pour quelques jours , je te souhaite à toi et aux tien le meilleur pour 2009 car je n’écris pas de carte !! ouf .. gros bisous
brigitte guillaume