Lauréate du Prix Horizon 2016 pour son fervent roman ancré dans ses racines familiales, A l’ombre des vainqueurs (Ed. Albin Michel, 2014- voir billet de faveur en vitrine de ce blog) Marie- Laure de Cazotte s’est prêtée bien aimablement à la question qui titille nos rendez-vous estivaux hedomadaires: qu’emporteriez-vous comme seule lecture, si d’aventure, vous entrepreniez un tour du monde à pied?
Et Marie-Laure de Cazotte d’opter pour l’oeuvre d’un de nos compatriotes:
» Henry Bauchau : Oedipe sur la route [NDLR: Ed. Actes Sud, 1990, rééd. Babel, à partir de 1992 ]
Donc Oedipe a tué son père et a épousé sa mère avec laquelle il a eu quatre enfants. Il s’est crevé les yeux pour ne plus voir ses crimes et part en exil à Colonne avec sa fille Antigone, une adolescente pré-pubère.
Les blessures des yeux d’Œdipe, qui ont saigné si longtemps, se cicatrisent.
Clios, le bandit démesuré surgit et avec lui la danse, la musique, le rêve.
Oedipe ne va pas vers sa mort, mais le lieu de sa disparition, Antigone enterre son enfance pour naître à la vie, Clios s’extirpe du chaos par l’art.
Votre vie n’est pas à vous, elle n’est pas votre bien, et celui qui vit dans l’instant comment pourrait-il déchiffrer la langue épineuse du temps ?
Vous me direz que pour un voyage autour du monde, c’est un curieux départ. Je n’en connais pas de plus de joyeux et je dirais même que celui qui se laisse prendre par les mots d’Henry Bauchau – mais encore faut-il accepter de croire qu’à chaque instant nous sommes nous-mêmes et précédé par celui que l’on a été- sortira du temps, s’installera sur le tapis volant des mots, et verra le monde avec ses propres yeux.
Que votre route soit belle ! »
Elle le sera.! Merci Marie-Laure de Cazotte
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