Ce petit bijou – c’est le cas de le dire- d’écriture a la facture d’un conte de Maupassant. Il est signé Louise de Vilmorin. Paru en 1951, il consacre la plume d’une écrivain qui compte déjà quelques succès littéraires à son actif. Max Ophuls en a produit un film (à succès, lui aussi) en 1953 avec Danielle Darieux, dans le rôle principal.
Traquée de quelque dette de jeu, « Madame de », se déssaisit des boucles d’oreilles que son mari lui a offertes, le lendemain de leur mariage. Elle feint les avoir perdues et de cette mise en scène mensongère, s’ensuit l’imbroglio qui fait le piment de la fable. Revendues au bijoutier de famille plusieurs fois après des passages de mains en oreilles les plus incongrus, elles auront finalement raison de « Madame de » et de la morale de l’histoire.
Une écriture raffinée, belle et maîtrisée qui se déploie aux confins de la préciosité sans y verser.
Apolline Elter
Madame de, roman, Louise de Vilmorin, Gallimard, 1951.
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