C’est ce soir, à 17h30 que Claire Chazal, marraine attentive
du Festival de la Correspondance, et Régis Debray, Invité d’honneur, ouvriront, aux côtés d’Anne Rotenberg, Directrice artistique du Festival et Bruno Durieux, son président-fondateur, maire de Grignan, le bal des Festivités et de quatre jours dévolus aux lettres des philosophes, français et autres .
Rendez-vous au pied de la statue de Madame de Sévigné, face à la mairie que la marquise surveille d’un regard enjoué.
Il fera beau, il fera chaud, et les spectacles de ce soir d’ouverture, dédiés à Jean-Jacques Rousseau (1712- 1778), le philosophe tricentenaire fêté sur notre blog, décupleront votre ardeur..
A savoir, à 19h et 22h à la Collégiale, deux lectures-spectacles dont je vous livre l’argument, puisé sur le site du Festival:
A 19h:
ROUSSEAU, l’ennemi de la correspondance
Adaptation libre et lecture Jacques BONNAFFE et Jean–François PEYRET
« J’ai particulièrement une telle aversion pour écrire des lettres, que je ne me livre au plaisir d’en recevoir des gens que j’aime, qu’après m’être assuré qu’ils n’exigent pas de réponse. Écrire me fait un mal extrême; écrire est un devoir qui me tue ; je ne puis me soumettre à ce devoir que par la plus forte nécessité. Dans tous mes projets de béatitude temporelle, n’avoir ni montre ni écritoire a toujours été mon article favori. Rien ne me fatigue tant que d’écrire, si ce n’est que de penser ».
Pourtant entre 1730 et 1778, cet ennemi de la correspondance écrit pas moins de 2 700 lettres qui abordent les thèmes majeurs de sa philosophie : solitude, nature, rêve de liberté, amitié intransigeante, persécution obsessionnelle. Ces lettres masquent et démasquent leur auteur, mais sont surtout les esquisses d’une œuvre à entrevoir comme des coulisses
Et à 22 heures:
ROUSSEAU / VOLTAIRE, le combat du siècle
En cette même collégiale
Adaptation libre Gérald STEHR
Mise en lecture Didier LONG
Avec Michel VUILLERMOZ, sociétaire de la Comédie-Française
et Laurent STOCKER, sociétaire de la Comédie-Française
Les rapports de Rousseau et Voltaire commencent sous de fausses apparences de respect réciproque, mais très vite le voile est levé et le dialogue tourne à l’affrontement féroce dans une véritable rixe de voyous philosophes. Ils se permettent tous les coups : lettres anonymes en tout genre, dénonciations, délations, calomnies…
Ce « combat du siècle » est à la fois le choc frontal des deux plus grandes figures philosophiques de leur temps, et, à travers eux, un incessant travail de sape contre les fondations d’un monde féodal bâti sur des préjugés.
A découvrir, assurément…
Apolline Elter
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