Puisse ce petit livre, écrit dans l’urgence du temps présent, apporter durablement lumière et réconfort à tous ceux qui le liront.
Mobilisé par la crise systémique qui affecte la planète entière depuis le mois de mars, Frédéric Lenoir a bouleversé son propre programme éditorial – il travaille avec Nicolas Hulot à un essai prévu pour la fin de l’année – pour nous offrir une mise en perspective du phénomène Corona, alternée d’analyses et de solutions.
L’essai est positif, pragmatique. Il nous propose une logique nouvelle d’appréhension du monde, , un mode d’approche de la mort – et donc de la vie, établi sur des valeurs identifiées, dûment hiérarchisées.
Convoquant tour à tour la sagesse des penseurs chers à son cœur, à son esprit, tels le stoïcien Epictète, Montaigne, Spinoza, Nietzsche, .. , les leçons de la Mildfulness (pleine conscience) , les données scientifiques récentes sur la chimie du cerveau et sa propre expérience de vie, le philosophe propose un regard neuf et aguerri sur une réalité qui nous est imposée.
Il fustige la solitude extrême dans laquelle certains patients sont décédés:
» Ne laissons plus jamais à l’avenir, sous quelque prétexte sanitaire que ce soit, l’impossibilité pour des familles de se rendre auprès d’un proche en fin de vie. Des précautions doivent être prises (masques, absence de contact du visiteur avec les autres personnes de l’EHPAD ou de l’hôpital), mais aucune ne justifie une telle rigidité, laquelle ne prend en compte que la maximisation de la protection sanitaire, au détriment de tout autre considération humaine. »
C’est une juste hiérarchie de valeurs – Nous nous sommes fourvoyés d’en arriver là
Et le philosophe de rapporter le propos d’un octogénaire :
« Si je résume la situation, j’ai le droit de mourir de ce que je veux, mais pas du coronavirus. Et à tel point que, pour éviter ça, on compromet l’avenir de la société dans laquelle vivront mes enfants et mes petits-enfants ! »
D’affirmer :
» Toute proximité de la mort, comme la crise que nous traversons, devrait avant tout nous inciter à vivre mieux et pleinement, plutôt qu’à nous focaliser sur la peur de la mort. »
Apolline Elter
Vivre! dans un monde imprévisible, Frédéric Lenoir, essai, Ed Fayard, juin 2020 , 144 pp