C’est par l’évocation de Charlotte Delbo, résistante déportée dans les camps d’Auschwitz et de Ravensbrück, que la narratrice, fraîchement emménagée en un immeuble parisien, fait la connaissance de sa voisine, Jenny, une nonagénaire juive, tôt orpheline de parents décédés en déportation.
Et l’attachante vieille dame de revivre pas à pas, d’un récit sobre et factuel, l’inexorable progression des mesures humiliantes et cruelles qui dès l’Occupation enserrent les siens d’un étau d’acier.
» L’obéissance des honnêtes gens au règlement et à la loi faisait partie de ce monde ancien. »
Recensés, affublés d’une étoile jaune – la couleur des traîtres – les citoyens juifs français seront victimes des rafles successives, celle du billet vert, celle des notables, la tristement célèbre rafle du Vel d’hiv, le 16 juillet 1942…
Demeurée seule avec son jeune frère, Jenny sera assistée, recueillie par la Maman de son amie, Monique. Une juste
» Toute ma vie, j’ai séparé les gens en deux groupes, dit Jenny (…) Il y a ceux qui comprennent et les autres. Les autres. Elle n’épilogue pas. »
La simplicité de la relation en rend la lecture bouleversante.
Elle obéit, tout simplement à un devoir de mémoire
Apolline Elter
Vie de ma voisine, Geneviève Brisac, Ed. Grasset, janvier 2017, 180 pp
Geneviève Brisac est l’invitée, ce vendredi 3 février, à 20 heures, de la libraire Point Virgule, à Namur (Rue Lelièvre, 1)
© photo JF ¨PAGA
Renseignements et réservations par téléphone (081 22 79 37) ou par courriel.
La rencontre est organisée avec le soutien du Service de la Promotion des Lettres.
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