V.W.

2879294495.jpg » Les lettres de Virginia Woolf l’ont rendue immortelle, elles ont fait d’elle la plus fragile des mortelles immortelles »

Un titre aux allures (auto)mobiles pour le portrait, à quatre mains, de Virginia Woolf,  la célèbre romancière londonienne. 

Associant une connaissance  appuyée de son oeuvre, une empathie évidente et la plume de l’écrivain elle-même, Geneviève Brisac et Agnès Desarthe signaient, en 2004, un brillant essai … à trois voix.

Echappées, le temps de vacances, à l’actualité littéraire torride, Les Estivales de l’Ermitage, vous proposent  de vous (re)pencher sur des ouvrages qui la transcendent.

 Née Virginia Stephen, « dure éponge de corail imbibée d’émotions humaines« , V.W. adoptera le patronyme de son mari, Léonard Woolf, à l’aube d’une union qui se révèlera tant une mésalliance – leurs différences sociales, de culture,  tempérament, religion, … sont patentes – qu’un solide gage de bonheur.  Une union de trente ans, soldée par le suicide de l’écrivain, le 28 mars 1941, et néanmoins gorgée de reconnaissance envers celui qui fut son protecteur, le rempart d’une angoisse existentielle que d’aucuns -Virginia Woolf,  la première – taxeront de folie.

«  Mettre fin à ses jours en 1941, aveuglé par la barbarie nouvelle, ne peut s’interpréter comme un simple geste de désespoir , c’est un acte de rébellion, un acte politique, l’expression d’un désaccord si profond  qu’il fend la conscience en deux. Ne pas reconnaître cette parenté dans les actes, ne pas établir le lien entre les suicidés de la Seconde Guerre mondiale, c’est refuser de voir que l’on peut être poète et engagé, femme et engagée, folle, allez, oui, d’accord, folle et pourtant engagée« 

Brillant, vous disais-je..

L’attention majeure portée à la correspondance, comme voie de connaissance de l’écrivain de génie, ne peut que nous emballer: nous en reparlerons.

 Apolline Elter

V.W, Geneviève Brisac et Agnès Desarthe, Editions de l’Olivier, 2004, 284 pp, 20 €