« L’habitude. Le quotidien. La vie nouvelle chasse la vie ancienne. Il arrive à Tristan d’oublier qu’il n’a pas toujours vécu à Londres, qu’il n’est pas né à Seven Sisters. Il prononce mentalement les deux syllabes « ma-man ». Il est si bien habitué à sa mort que c’est presque comme si elle n’avait jamais existé. […] La perte de la perte, voilà ce qui le menace. Un chagrin immatériel, sans frontières, à l’empire infini.«
Convié à une..partie de chasse, Tristan tente de s’intégrer à cette mâle équipée. Dumestre, l’un des compères, tombe dans un trou abyssal. Tristan lui tient compagnie tandis que les deux autres vont chercher du secours.
C’est compter sans la tempète qui se soulève, se déchaîne, entraînant le déluge et une atmosphère d’apocalypse. Reclus au fond de cette sorte de caverne, Tristan fait le point sur sa vie, son couple, sur la relation qui l’attachait à sa mère défunte, engageant avec un lapin mourant, au fond de sa gibecière, un dialogue sur le sens de l’existence.
Onirique, dramatique, instrospectif, étrange, … le roman d’Agnès Desarthe nous transporte dans un univers « carollien » et initiatique à la fois, qui permettra à Tristan de pénétrer le monde des adultes, des hommes.
AE
Une partie de chasse, Agnès Desarthe, roman, Editions de l’Olivier, août 2012, 154 pp, 16,5 €
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