« Je racontai ma miraculeuse aventure en quelques minutes à peine. J’avais été réduit à l’état d’esclave et astreint au creusement des tranchées à l’hôpital Krupp de Essen. Le médecin de garde me refusa les soins essentiels et une adorable religieuse infirmière réussit à m’intercepter pour me soigner en cachette et me sauver du pire. »
Belge, jeune, féru de scoutisme, Daniel de Duve vivra une partie de la guerre en Allemagne, condamné aux travaux forcés, puis assigné à résidence, au bord du Rhin, proche d’une partie de sa famille, allemande.
Il livre une chronique de 15 années de sa vie – de 1930 à 1945 – qui sonne comme un témoignage sur la montée et le déclin du nazisme. L’observateur privilégié qu’il en fut, lui enjoint ce devoir de mémoire, quelque 65 ans plus tard.
« Le moule de la Mère Germanie imposa à la gent féminine consentante une uniformité d’hystérie collective qui subjugua contre-nature l’instinct maternel, en privant les jeunes de l’aimante protection des mamans. »
Sauvé d’un camp de travail et de l’amputation d’une jambe infectée, le jeune homme est affecté au service du docteur Reitz, dont il refuse adroitement de cautionner les recherches en matière d’équipement de guerre.
« Ce livre n’est qu’un peu d’encre versée en mémoire des êtres merveilleux auxquels nous devons la liberté. Ils nous entendent et nous attendent.
Apolline Elter
1930-1945.Une enfance au bord du Rhin, Daniel de Duve, biographie, éd. Racine, 192 pp, 19,95 €
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