Volà qui ne nous fera pas de tort!
Qu’est-ce qui préside au choix d’une maison, d’un nouveau nid? Qui en rend le choix plus difficile encore que la recherche d’un conjoint?
Geneviève Bergé prête sa plume superbe, précise et raffinée à Martha, trente-cinq ans, un mari, deux enfants, pour nous faire vivre les aléas de la recherche d’une maison. Et les visites s’enchaînent, truffées d’observations socio- psychologiques, philosophiques et truculentes :
« Quelle horreur! » La maison est parfaite (…) Même le prix nous convient. En réalité, elle n’a qu’un seul défaut, cette maison, un gros défaut, un défaut tout à fait rédhibitoire: elle est la première que nous visitions! » (p33)
« A la rue des Paysagistes, le premier regard suffit à nous convaincre que nous n’avons pas, le propriétaire et nous, la même conception de la rénovation » (p 41)
Sans oublier les conseils de « pro » en matière de recherche qui font de ce délicieux livre un vade mecum à offrir à tous les candidats acheteurs.
Ne seront-ce finalement pas les aimables imperfections d’une maison qui emporteront le choix du coeur?
Toujours est-il que notre héroïne ne sera pas au bout de ses surprises, une fois la maison achetée.
Rien de tel, du reste, qu’une pendaison de crémaillière entre voisins pour connaître le secret des pierres…
« Déménager avec Martha, c’est comme apprendre une langue étrangère. Les lettres demeurent, mais l’ordre change. (…) Martha, ce sont les meubles qu’elle mélange comme cela. Les couleurs de ses murs, les couleurs de ses toiles, les couleurs de ses vêtements même. C’est épouvantable mais tout lui réussit. » (p 165)
A Geneviève Bergé, …aussi.
Une de mes meilleures lectures de 2008.
Apolline Elter
Un peu de soleil sur les planchers, Geneviève Bergé, Editions Luce Wilquin, octobre 2008, 213 pp, 19 €
Commentaires récents