« Son père est mort il y a cinquante ans jour pour jour, le 1er juillet 1962. Elle a voulu ce pèlerinage dans le théâtre de la maladie, et aussi du plus grand amour; mais du sanatorium d’Aincourt, il ne reste rien.«
D’emblée, tout est dit: Mathilde Blanc revient sur les traces de son enfance et des séjours de ses parents dans un sanatorium du Val-d’Oise, aujourd’hui désaffecté.
» (…) et tandis qu’elle s’éloigne, rejoint à petits pas le pavillon (…), je voudrais dire son histoire d’amour déchirante, singulière, aux confins de la maladie et du plus grand amour.«
Amour filial – la petite Mathilde est subjuguée par le charisme de son père, Paul, frustrée par son manque d’attention – amour conjugal qui unit le couple de ses parents jusqu’en sa maladie conjointe, le roman est hommage du temps. Du temps qui passe mais n’efface les blessures enfantines: l’annonce de la maladie paternelle, ses noms barbares, « pleurésie », « bacille de Koch »,… la mise en quarantaine de la famille et sa paupérisation corollaire, le placement en famille d’accueil, … sont tant d’obstacles au bonheur simple et joyeux que Mathilde a connu dans sa prime enfance, du temps où « Paulot »ravissait les clients de son café, « Le Balto » du jeu de son harmonica Honhner.
Les souvenirs, les scènes s’enchaînent soutenus d’une écriture de belle et musicale facture.
Une lecture d’atmosphère recommandée
Apolline Elter
Un paquebot dans les arbres, Valentine Goby, roman, Actes Sud, août 2016, 268 pp
Commentaires récents