Un jour, je suis morte

un-jour-je-suis-morte.jpg«  Les femmes qui n’enfantent pas sont des erreurs. Des déviantes, veuves d’elles-mêmes. »

Verdict fatal, impitoyable que s’assène l’écrivain, actrice, face à son « infertilité mortifère« . Depuis ce jour où une fausse couche met un terme irrévocable à  son espoir de maternité, sa vie devient sursis, mascarade d’euphorie, masque d’énergie mise au service des autres.

 » Je suis de la race des troubadours. Je suis là pour vous distraire, pour vous émouvoir, et vous apaiser. Votre paix sera la mienne, mon succès est dans vos yeux pétillants de rire ou de larmes sans conséquences. »

Promu destinataire d’une confidence vitale, d’un cri de douleur modulé avec une poignante lucidité, le lecteur ne devrait-il protester? La vie n’a-t-elle de sens que dans l’enfantement?

 » Ma déveine ne sert à rien, mais ma souffrance peut servir. Si une seule femme hésitante, en me lisant, prend la décision de faire un enfant, si elle va, le coeur léger, accomplir son destin de femme, alors j’aurai servi à quelque chose.

   Alors tous les enfants de la Terre seront mes enfants, j’aurai gagné ma mort prématurée. »

Une lettre longue, saisissante, dérangeante, sincère et …bouleversante.

Apolline Elter

Un jour, je suis morte, Macha Méril, Albin Michel, 2008, 113 pp, 12 €