« Seuls ceux qui ont subi la contrainte de vivre loin de chez eux peuvent comprendre ce sentiment d’attachement à un lieu qui leur est interdit. Un lieu où la mémoire et l’amertume se mélangent au trouble du présent. »
25 mai 1996: atterrissage discret et sous un nom d’emprunt, à Sofia, de LM le Roi Siméon II de Bulgarie et de son épouse, la Reine Margarita, après un exil de près de 50 ans… C’est compter sans la ferveur de milliers de Bulgares venus accueillir en grande liesse, ce monarque, proche parent de tout le Gotha européen.
« Pour moi, la seule et unique question a été celle de servir mon pays, aveuglément. »
Lorsque son père, S.A.R. Boris III décède, le samedi 28 août 1943, dans des circonstances troubles, le nouveau roi n’a que six ans. L’abrogation de la monarchie en 1946 contraint la famille à l’exil, à Alexandrie, en Egypte d’abord, à Madrid, par la suite. Un long, un infini exil qui, n’en aiguisera que davantage l’investissement du monarque dans le destin de son pays.
Exposant avec bienveillance et loyauté la relation d’une vie complexe, riche d’une famille aimante et digne, d’une parentèle majestueuse, de rencontres planétaires et d’un sens du devoir inné, Siméon II, n’élude pas pour autant les chausse-trapes et rumeurs perfides qui jalonnent son parcours.
Dévouée à une patrie qu’il aime et qui le lui rend bien, à la vision d’une Europe solidaire, il développe un credo politique au sens le plus noble du terme. Nommé Premier Ministre, de mi-2001 à mi-2005, il investit la fonction de son sens premier, celui de service.
« J’ai toujours tâché de ne pas juger mais d’apprendre de chacun, de considérer les gens pour ce qu’ils étaient, même au cours de conversations désagréables. »
Une lecture édifiante.
Une leçon de vie.
Siméon II de Bulgarie, Un destin singulier, autobiographie rédigée avec Sébastien de Courtois, Ed. Flammarion, octobre 2014, 380 pp
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