« L’époque les inquiétait sérieusement, surtout depuis l’élection à la tête du pays de celui qui se faisait surnommer « Papa ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce roman d’anticipation politique ouvre le débat.

Nous sommes en France, au lendemain des élections présidentielles de 2027, qui ont porté au pouvoir Alex, un être nationaliste et réactionnaire surnommé « Papa ».

Pour Sacha qui fut autrefois son ami, c’est le début de l’enfer: sa communication est cadenassée,  ses faits et gestes, traqués. Il doit fuir la France.

Séparé de Mina, sa courageuse épouse, Sacha emmène leur fillette, Irène, au mont Athos où ils sont accueillis par Syméon, ermite et ancien ami.

Le souci est que la communauté monastique  – orthodoxe – du sanctuaire  exclut toute présence féminine  – Irène se travestit en jeune garçon, prénommé Irénée et que les sbires de « Papa » sont à leur poursuite.

Et pour cause, Sacha détient un lourd secret, relatif au passé de son ancien ami ….

Sous des allures de roman d’espionnage, de mise en garde contre le retour d’un totalitarisme rétrograde et pervers, la narration prend également le tour d’une transmission, entre Sacha et sa fille et d’un hommage à la vie hermétique d’un certain érémitisme?

«Vous n’êtes pas en paix, Sacha, cela se voit, cela se sent. Et pourtant, je vous ai observé avec votre fils, vous cherchez à lui transmettre quelque chose, et vous avez besoin de cette paix. Savez-vous que, dans la langue d’ici, le grec de Byzance, le mot « transmission », paradosis, est presque le même que paradisos, le paradis? Quand on vient sur l’Athos, on ne vient pas seulement pour la beauté des paysages ou de nos monastères. On vient pour contempler l’idée d’un paradis possible. Alors puissiez vous trouver la paix, Sacha. Pour ma part, je la cherche encore. »

A. Elter

Trouver refuge, Christophe Ono-dit-Biot, roman, Ed. Gallimard, août 2022, 416 p