Nuage Doré, Nuage bleu, Nuage rose..trois fillettes vivent une enfance secouée de guerre, de bombardements américains, en ce Viêt Nam septentrional des années soixante gouverné par les communistes.
» Construit de faits réels et de souvenirs d’enfance, ce récit romancé, est avant tout une lettre d’amour que j’adresse à la mémoire de mon grand-père maternel et à mes parents, à qui je dois tout et qui m’ont tout donné, surtout quand, aussi paradoxal que cela puisse paraître, ils n’avaient absolument plus « rien ».
Ecrit par Nuage Rose, la cadette, ce témoignage tendre et vivifiant restitue avec une exquise fraîcheur le regard d’une enfant sur un quotidien par bien des égards, dantesque: séparées de leur mère, les « trois Nuage » vivront presque une décennie, aux côtés de Bô, leur père, médecin, obstétricien, urgentiste,..appelé sur tous les fronts. Loyal envers l’idéal communiste, ce dernier élève ses filles « comme de parfaites petites prolétaires » . S’il ne peut subvenir à leur confort ni à leurs besoins alimentaires, il parvient à leur préserver une part de poésie, d’enfance, d’humour et surtout d’amour, germe d’équilibre affectif et de réussite intellectuelle. Appelé en renfort, « Grand-père », père de Mé, la maman, « francophone et francophile dans l’âme« , soutient d’une merveilleuse humanité, cette éducation admirable.
» Ainsi grandissent les Nuage, entre l’impératif et le jeu, mais dans l’urgence, toujours, d’un présent menacé d’être sans lendemain. Les circonstances ne laissent à personne le loisir de questionner, contester: car désobéir ou négliger de faire son devoir peut avoir des conséquences fatales. Les fillettes sont obéissantes et elles ont une confiance absolue en Bô, en son autorité bienveillante. «
Une lecture recommandée.
Trois Nuage au pays des nénuphars, Nuage Rose, autobiographie, Société des écrivains, 2013, 248 pp, 20 €
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