» J’ai en ma possession, depuis des années, une lettre jamais ouverte. Elle a traversé l’Atlantique dans un Vickers Vimy, il y a presque un siècle. Un pli fort mince, sûrement pas plus de deux pages, peut-être une seule. (…) Les bords sont froissés, elle a été pliée une quantité de fois. (…) Transmise de fille en fille, elle est le témoin muet de plusieurs existences.«
Ce qui relie les destins réels, historiques, des aviateurs Teddy Brown et Jack Alcock, victorieux, en 1919, du premier vol transatlantique sans escale, de Terre-Neuve à Dublin, de l’ancien esclave Frederick Douglass (1845-1946) évadé de Boston juqu’en Irlande à bord du Cambria, soulevant l’enthousiasme des foules lors de tournées de conférences organisées par son éditeur irlandais et celui du diplomate américain, le sénateur George Mitchell, artisan acharné du processus de paix en Irlande du Nord, c’est l’existence d’une lettre, non lue, la filiation de trois héroïnes de fiction, Lily, sa fille Emily, sa petite-fille Lottie et la passerelle symbolique, idéaliste, forte, dressée entre l’Irlande et les Etats-Unis.
Une passerelle particulièrement chère à l’auteur – irlandais – du best-seller, Et que le vaste monde poursuive sa course folle, qui vit à New York depuis de nombreuses années…
Un fil qui relie des époques a priori éloignées, des destins à première vue, indépendants et les chapitres d’une première partie, nettement plus solidaires que prévu….
Apolline Elter
Transatlantic, Colum McCann, roman, traduit de l’anglais(Irlande) par Jean-Luc Piningre, Ed Belfond, août 2013, 500 pp, 22 €
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