Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites

Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites

Et peut-être celles qu’on ne vous a pas encore dites…, Marc Levy.

Le denier Marc Levy : le  roman que vous achetez, sous prétexte de l’offrir à votre meilleure amie. Et qu’aussitôt  vous lui empruntez . Vite fait.

Tandis qu’elle s’active aux préparatifs de son mariage, Julia apprend la mort de son père, Anthony Walsh. Les funérailles ont lieu le jour prévu pour la cérémonie festive. Le mariage est suspendu.

Et voilà que par l’effet d’une prouesse technologique hallucinante, le père de Julie lui est rendu, histoire de renouer en quelques jours, une relation perdue.

Après Le père adopté, de Didier Van Cauwelaert (2007) et l’ouvrage auto-biographique de Michel Drucker, Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi? (2007)  , le roman de Marc Levy inspecte les méandres de la relation au père. Relation conflictuelle dans ce cas, puisque le dialogue entre Julia et Anthony Walsh avait été interrompu et ne reprend qu’à la faveur de la mort.

La mort comme adjuvant.

Tel est sans doute le fil conducteur du roman, puisque c’est la mort supposée de Tomas, le fiancé de Julia et celle d’Edwards, l’ami homo de Stanley, qui permet à Julia et Stanley de faire connaissance et de nouer les liens d’une amitié indéfectible. De même, la mort de son père permet à ce dernier de réparer une erreur monstrueuse,  à Julia d’assumer une tendresse pudique, farouchement refoulée. 

Et le lecteur de se laisser prendre au jeu d’une intrigue savamment dosée, jouant et se jouant, avec humour , des paradoxes- Anthony Walsh  jamais été aussi humain que depuis qu’il est une machine  – et de se  laisser capturer l’esprit jusqu’à ce que la lecture en soit finie…

Apolline Elter

Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites, Marc Levy, Robert Laffont, mai 2008