Rentrée littéraire 2012 – Parution ce jeudi 12 janvier
» Il n’était pas sûr d’être absolument sincère. Mais il soupçonnait que, en temps voulu, ce qu’il venait de dire serait vrai, ce qui le rendait vrai, ou presque, à l’instant présent. »
Radioscopie incisive de notre mode de vie occidental – américain en l’occurrence – le roman de Lionel Shriver, nous fait partager le quotidien de deux couples d’amis, Glynis & Shep, Carol & Jackson, atteints par la maladie: le cancer rare et invasif de Glynis et la dystonie familiale, invalidante, de Flicka, fille aînée du second couple. A quoi s’ajoute l’opération esthétique ratée qu’a tentée Jackson.
Personnage central du roman, Shep voit s’effondrer, avec la maladie de son épouse, le rêve essentiel et vital d’une échappée en « Outre-Vie », sur l’ïle de Pemba, près de Zanzibar. L’asservissement à l’argent qu’il tentait de fuir de la sorte lui revient de plein fouet, l’obligeant à composer avec la défection d’une sécurité sociale particulièrement perverse.
Sondant sans tabou et avec une lucidité désabusée les tréfonds de l’âme humaine, Lionel Shriver envoûte une nouvelle fois le lecteur du rythme d’un récit percutant, tracé d’une plume alerte, maîtrisée qui transperce la judicieuse traduction opérée par Michèle Lévy-Braun.
Tout ça pour…. la possibilité d’une île…?
Apolline Elter.
Tout ça pour quoi, Lionel Shriver, roman, traduit de l’américain par Michèle Lévy-Braun, Belfond, janvier 2012, 528 pp, 23 €
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