Tartuffe ou l’Imposteur

 (Molière)

Il est bon, le temps d’une soirée,  de (re)plonger dans la langue de Molière, sa vivacité et les subtiles acrobaties verbales qui nourrissent les alexandrins.

Je vous invite à découvrir le spectacle qui se déroule à l’Aula Magna, jusqu’au 30 octobre.  Une mise en scène soignée, des costumes colorés  réchauffant un décor par trop minimaliste.Une motion pour le jeu des acteurs et particulièrement celui de Myriem Akheddiou (Marioanne) et Armand Delcampe (le naïf Orgon)

Régalez-vous à foison des exquises litotes qui parcourent le texte…

Apolline Elter

Argument et données pratiques (glanés sur le site de l’Atelier Jean Vilar):

 

Mise en scène : Patrice Kerbrat
Avec Myriem Akheddiou, Armand Delcampe, Colette Emmanuelle, Robert Guilmard, Marie-Line Lefebvre, Quentin Lemenu, Laurent Micheli, Frédéric Nyssen, Isabelle Roelandt, François Sikivie, Benoît Verhaert, …
 

Non, rien de plus méchant n’est sorti de l’Enfer

Issu de la haute bourgeoisie, Orgon s’est laissé subjuguer par Tartuffe dont il admire la foi profonde. Or, ce dernier n’est qu’un hypocrite intéressé par la fortune de son admirateur. Malgré l’hostilité de sa propre famille, Orgon a fait de lui son directeur de conscience, son confident et son maître à penser. Aveuglé, il s’entiche de son Tartuffe au point de lui offrir sa fille, son héritage… Les manœuvres de l’imposteur seront-elles déjouées à temps ?

Molière dénonce avec Tartuffe les agissements de la Compagnie du Saint-Sacrement, société catholique ultraconservatrice violemment hostile aux protestants. Elle prétend également lutter contre les hérétiques, les mœurs dépravées et les débordements populaires tout en s’impliquant dans les oeuvres de charité, par exemple, en fondant des hôpitaux. Elle devient rapidement une société secrète influente : Anne d’Autriche la protège. La première version de Tartuffe, jouée durant les Plaisirs de l’Ile enchantée, fête somptueuse que Louis XIV organise à Versailles en mai 1664, connaît un vif succès auprès du roi et provoque la réaction immédiate du parti dévot, menée par Anne d’Autriche, qui se déchaîne contre Molière et obtient du monarque l’interdiction de la pièce. Molière se défend en expliquant les intentions de sa comédie. Il finit par obtenir l’autorisation que Tartuffe soit joué, non dans les salles publiques où la troupe se produit habituellement, mais dans les hôtels particuliers de l’aristocratie.

Louis XIV prend la troupe sous sa protection. Molière de son côté modifie son Tartuffe et atténue la violence de certains propos si bien que le roi autorise à nouveau la pièce, jouée publiquement le 5 août 1665 avec un succès éclatant.

Patrice Kerbrat retrouve l’Atelier Théâtre Jean Vilar pour deux mises en scène, celle de Deux Petites Dames vers le Nord et celle de Tartuffe. Il s’adjoint à nouveau le concours de la brillante équipe de La Veuve rusée, Edouard Laug (décor) et Laurent Béal (lumières). Gageons que sa collaboration à la Comédie-Française éclairera avec pétillement le texte de Molière. Au milieu de quelques comédiens fidèles à l’Atelier – Isabelle Roelandt, Marie-Line Lefebvre et Myriem Akheddiou – Armand Delcampe, qui a mis la pièce en scène voici une douzaine d’années, incarnera Orgon face à Benoît Verhaert.

Une production de l’Atelier Théâtre Jean Vilar

La capacité de la salle sera réduite à 740 places pour des raisons de confort et d’esthétique.

Lieu : Aula Magna
Dates : du 15 au 30 octobre 2009
Durée : environ 2h10 sans entracte