SYNGUE SABOUR

 »  Parce que désormais je possède ton corps, et toi mes secrets. Tu es là pour moi . Je ne sais pas si tu peux voir ou non, mais d’une chose je suis sûre et certaine, tu peux  m’entendre, tu peux me comprendre. Et c’est pour cela que tu es en vie. Oui tu es en vie pour moi, pour mes secrets. »

Une femme – afghane-veille son mari, sombré dans le coma, la nuque traversée d’une balle. Elle lui confie sa vie, les secrets de leur union dans une confession qui prête au corps inanimé les vertus d’écoute cathartique  d’une pierre de patience, une syngue sabour.

« Tu lui parles, tu lui parles. Et la pierre t’écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu’à ce qu’un beau jour elle éclate. Elle tombe en miettes.

Syngue sabour. Pierre de patience. Atiq Rahimi. P.O.L, Prix Goncourt 2008, 160 pp, 15