Entorse à nos vendredis d’agenda, je vous propose, ce jour, chronique d’une très belle écoute audiolivresque, laquelle pourrait bien accompagner la route de vos vacances pascales..
C’est tout le bonheur que je vous souhaite
«Il m’aura fallu courir le monde et tomber d’un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j’ignorais les replis, d’un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides.
La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs.
Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre.»
Berezina ( Ed. Guréin, 2015) n’aura jamais si bien porté son nom. La mère de Sylvain Tesson décède au moment où il entreprend sa rédaction; l’écrivain chute d’un toit de dix mètres de haut, le 21 août 2014, à peine en a-t-il soumis le texte en vue de la publication. Coma, revalidation, .. le miraculé décide aussitôt de concentrer sa soif d’espaces, de conquêtes, à celles de la France rurale, de découvrir sa patrie dans son « hyperruralité » selon le terme qui sévit alors. Ce faisant, il va à la rencontre des gens et de lui-même, tant il est vrai que la marche à pieds, hors des sentiers battus et du temps, ouvre à pleins battants, l’accès à notre intériorité.
Cédric Gras, l’écrivain voyageur, rejoint un temps, son compagnon des grands espaces.
Je vous conseille vivement cette lecture, porteuse de merveilleux horizons, merveilleusement portée par la voix de Grégori Baquet.
Apolline Elter
Sur les chemins noirs, Sylvain Tesson, récit, Ed. Gallimard, oct 2016, Ecoutez/Lire, mars 2017, texte intégral lu par Grégori Baquet, durée: 4h
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