Pour éprouver la soif, il faut être vivant. J’ai vécu si fort que je suis mort assoiffé.
Pour ce nouveau roman, singulier, dérangeant, Amélie Nothomb se fond tout simplement dans la peau de Jésus-Christ et des jours qui précèdent son agonie sur la croix.
Un Christ humain, incarné imparfait, , amoureux de (Marie-)Madeleine et assez anxieux à la perspective du calvaire qui l’attend.
Le chemin de croix est éprouvant, la soif qui taraude le jeune homme l’est aussi, à laquelle la romancière prête une dimension mystique:
« La bonne nouvelle, c’est que l’extrême soif est une transe mystique idéale. »
« Tentez cette expérience : après avoir durablement crevé de soif, ne buvez pas le gobelet d’eau d’un trait. Prenez une seule gorgée, gardez-la en bouche quelques secondes avant de l’avaler. Mesurez cet émerveillement. Cet éblouissement, c’est Dieu. »
Revisitant miracles, destin, entourage du Christ, relation à son père et la soif qui le saisit sur la croix , Amélie Nothomb offre à ses commentateurs le pain bénit d’une myriade d’angles de discussions.
A Elter
Soif, Amélie Nothomb, roman, Ed. Albin Michel, août 2019, 152 pp