« ..Braun s’était donné six mois pour détruire Juliana Kant, sans violence physique, sans crime…en la séduisant… »Il lui aura finalement fallu six mois et six jours »
Titre énigmatique pour un roman qui ne l’est pas moins et qui embrasse, sous le couvert d’une histoire de séduction, les thèmes de la vengeance, de la culpabilité d’une nation – l’Allemagne – face à un génocide – juif- et, en filigranes, ceux du ressentiment induit par les inégalités – et injustices – sociales et de la vérité de l’écrit.
Majordome de Juliana Kant, riche héritière d’une dynastie industrielle allemande, le narrateur assiste à l’opération de séduction qu’Herb Braun exerce sur elle elle. Opération réussie qui verra la milliardaire tomber dans les rets d’une destruction savamment programmée.
Remercié de ses services, Karl Fritz, le narrateur, aura le licenciement rancunier, la parole, désabusée. Comme s’il tentait désespérément de se rendre antipathique au lecteur.
Le procédé est audacieux.
Six mois, six jours est en lice pour le prix Goncourt (Première sélection – lundi 6 septembre)
Six mois, six jours, roman, Karine Tuil, Grasset, août 2010, 254 pp, 18 €
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