Parmi les belles parutions de cette fin d’année, réjouissons-nous de l’édition, par Gérard Bonal, de quelques 400 lettres que Sidonie Landoy – la fameuse « Sido », mère de Colette – envoya à sa fille, de 1903 à 1912, année de son décès.
Si la célèbre romancière a puisé dans la correspondance de sa mère pour retranscrire certaines lettres dans ses romans – voir La Naissance du jour, notamment – quitte à en dénaturer le sens, elle a aussi créé un mythe de sa personnalité, qu’il est intéressant de confronter à la vraie tonalité de ses écrits.
« Sido écrit facilement, vite, labourant son papier de grandes balafres énergiques, boucles des D, barres des T, l’écriture penchée d’une dame du XIXe siècle: (…) »
Mère attentive, affectueuse, interventionniste, sévignéenne par moments, Sido cultive dès sa jeunesse – bruxelloise..! – cette culture littéraire et musicale, cette ouverture d’esprit et même libre-pensée qu’elle transmettra à sa fille cadette.
Et puis, surtout, la surprise majeure de ce recueil est de constater que si Sido écrit dans l’urgence de l’instant, de sa spontanéïté, négligeant quelque peu l’orthographe et la ponctuation, … elle le fait bien et même très bien.
Bon sang ne veut décidément mentir!
AE
Sido. Lettres à Colette (1903-1912) suivies de vingt-trois lettres à Juliette, Texte établi, présenté et annoté par Gérard Bonal, Ed. Phébus, septembre 2012, 568 pp, 25 €
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