La famille Malegarde a réservé l’hôtel Pompidou, à Paris, pour une réunion de famille fixée de longue date. Il s’agit de fêter, de concert, les 70 printemps de Paul, arboriste de réputation internationale et ses 40 ans de mariage avec Lauren.
Le couple franco-américain vit à Vénozan, en cette Drôme si chère à l’écrivain.
Dépêché de New York, Linden – remarquez en passant que son nom désigne un tilleul – photographe, n’a jamais osé révéler à son père son homosexualité ni, de ce fait, l’amour qu’il vit auprès de Sacha… De son côté, Tilia, la soeur aînée, se remet mal des séquelles d’un grave accident de la route, qui a coûté la vie à ses amies, au retour d’une soirée festive. Colin, son deuxième mari, est alcoolique.
Seule Mistral, sa fille de 18 ans, apporte en sa vie, un souffle bienfaisant.
Plombée de ces non-dits – il en est d’autres encore…- la réunion de famille se déroule dans un climat météorologique menaçant: gorgée de pluie, la Seine monte et menace la crue. A cette tension dramatique se grève l’AVC qui saisit Paul en plein repas d’anniversaire…
Et les chapitres de s’enchaîner, d’un rythme maîtrisé, introduits et ponctués en italiques, du spectre de Suzanne, de son cadavre et d’un secret peut-être terrifiant.
Apolline Elter
Sentinelle de la pluie, Tatiana de Rosnay, roman traduit de l’anglais par Anouk Neuhoff, Ed Héloïse d’Ormesson, mars 2018, 368 pp