« (…) fut-elle seulement un peintre animalier ou un peintre de paysages mettant en scène des animaux? Le problème est plus complexe qu’il n’y paraît au premier regard, comme toujours chez cette femme qui ne ressemble à aucune autre ou presque. »
Biographie magistrale de Rosa Bonheur (1822- 1899) peintre des Labourage nivernais et Marché aux chevaux, l’ouvrage de Gonzague Saint Bris trace l’extraordinaire force rebelle et tranquille qui permit à cette femme hors normes d’acquérir et de conserver une indépendance à tout crin, une totale émancipation et de se distinguer de la plupart de ses contemporaines.
Mondialement connue de son vivant, particulièrement appréciée des milieux anglo-saxons, cette adepte de la pensée saint-simonienne, acharnée du travail, frénétique de la Nature, chimiste des couleurs – qu’elle fabriquait elle-même, « toujours très perspicace dans la gestion de sa carrière » adopta, à l’instar de George Sand, l’allure vestimentaire masculine et vécut de longues années de discrète idylle avec son amie Nathalie Micas, puis, à la mort de celle-ci, avec l’Américaine, Anna Klumpke, qu’elle institua légataire universelle.
Spécialiste de la célèbre épistolière de Nohant (chère à notre blog…) Gonzague Saint-Bris traque les multiples traits qui rapprochent Rosa Bonheur d’une George Sand, de dix-huit ans son aînée, dans la fraternité d’un génie paysagiste commun. Une George dont Rosa lira avec..bonheur les œuvres et qu’elle qualifiera de « sœur de plume’
« Et pourtant, à aucun moment, ne semble-t-il, ces deux femmes ne vont se rencontrer »
Mais telle la demeure de Nohant, le château de By garde intacte l’âme de son occupante:
« Si Rosa Bonheur – tous ses contemporains en témoignent – passe pour une femme exceptionnelle, exceptionnelle est aussi la conservation, pratiquement intacte, de son atelier de By, qui nous permet, plus d’un siècle après sa mort, de pénétrer dans son intimité, comme les privilégiés, admis à son époque, dans ce véritable sanctuaire de la nature et qu’elle recevait avec une hauteur courtoise, à la manière de ces princesses habituées dès l’enfance, à recevoir les hommages publics, même si, dans son cas, ceux-ci étaient dus à son génie et non à sa naissance. »
Une lecture recommandée
Apolline Elter
Rosa Bonheur – Liberté est son nom, Gonzague Saint-Bris, biographie, Robert Laffont, février 2012, 250 pp + 8 pages de reproductions, 20 €
Billet de faveur
AE – Gonzague Saint-Bris, vous déplorez le « rendez-vous manqué » de George Sand et de Rosa Bonheur. Devriez-vous organiser une rencontre entre les deux châtelaines, choisiriez-vous le cadre de Nohant ou de By ?
Gonzague Saint-Bris : Evidemment Rosa aurait certainement trouvé son bonheur à Nohant. De même Sand, qui partageait les mêmes passions, aurait sans doute trouvé son compte au château de By.
Mais il est des rendez-vous manqués du passé que l’avenir peut réparer ou que le présent peut même mettre en scène. Ayant écrit d’abord sur George Sand, la dame de Nohant et ensuite sur Rosa Bonheur, la dame de Thomery, je suis en mesure de vous inviter à assister à leurs retrouvailles virtuelles dans un lieu merveilleux, inspirant, enthousiasmant et exotique à Paris où l’on grignotte au bar avec bonheur : LE ROSA BONHEUR, une guinguette de tradition au 2 allée de la Cascade au bord du parc des Buttes Chaumont.
Le soir de la Journée de la Femme, le 8 mars 2012 à partir de 18h00, sera donné au ROSA BONHEUR (01 42 00 00 45) une LECTURE-SIGNATURE-DEDICACE en l’honneur de la sortie de mon livre : Rosa Bonheur, Liberté est son nom (éd. Robert Laffont) . Venez tous à cette fête de l’esprit où vous pourrez assouvir toutes vos gourmandises et fêter à la fois la Femme, George, Rosa et les autres…
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