En ce jour anniversaire du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, poursuivons le feuilleton de sa vie, entamé, hier, sur le blog des Editions de… L’Ermitage.
Un feuilleton largement nourri des lectures d’essais mutliples dont vous trouverez chronique sur ce blog et l’article de Wikipedia, inspiré de son biographe, Raymond Trousson.
Un Ermitage (Montmorency -près de Paris) donc, que le célèbre penseur, pédagogue, politicien, philosophe, musicien (contrarié)… indépendant foncier, a dû abandonner, parce qu’il s’est querellé avec sa propriétaire, Madame d’Epinay.
Nous voici au seuil, au pavillon… de l’année 1758. Les amis de Rousseau, Mme d’Epinay, Diderot, Grimm, …ont déserté son ombrageuse compagnie. Il ne l’a pas vraiment volé. Il décide donc de s’isoler -toujours à Montmorency où il loue le Mont-Louis- en profite pour fustiger la mauvaise influence du théâtre publiant une Lettre à d’Alembert (ce qui est passablement gonflé pour le dramaturge qu’il est ), se mettre Voltaire et ses anciens amis, une fois de plus à dos , et s’adonner, perclus d’orgueil et de calcul rénal, à une activité littéraire intense. Cette dernière débouche, en 1761 et 1762 – voici juste 250 ans – sur la publication de deux essais majeurs Emille ou l’éducation (traité de pédagogie, assorti de considérations religieuses qui lui valent le courroux tant des l’Eglise romaine que protestante), Le Contrat social (traité de politique que s’arracheront les Révolutionnaires) et un roman épistolaire qui fait grand bruit, Julie ou la nouvelle Héloïse . Nous reviendrons longuement sur ce dernier, c’est promis.
Condamnés de part et d’autre, ses essais lui valent un exil à Neuchâtel puis en Angleterre … et le début de la rédaction des Confessions, dans lesquelles il entend s’exprimer clairement. Il revient en France, incognito – sous un nom d’emprunt – puis à Paris, franco, réalisant qu’il ne serait plus inquiété tant qu’il ne publierait plus d’essai. Dans le même temps, il entame la rédaction de Rousseau, juge de Jean-Jacques, avant que de se replier sur des Lettres sur la botanique et les célèbres Rêveries du promeneur solitaire, toutes oeuvres de publication posthume.
Il meurt inopinément (AVC ?) le 2 juillet 1778, dans le…pavillon – décidément – d’Ermenonville, prêté par le marquis de Girardin. Les Révolutionnaires le pleureront qui feront transférer ses cendres au Panthéon, en face de son vieil et farouche ennemi… François -Marie Arouet, alias Voltaire. Il est de ces ironies de l’Histoire…
AE
Après l’agenda de demain, vendredi, consacré aux spectacles de Grignan dédiés au philosophe, nous reviendrons, samedi, sur quelques grandes lignes de sa pensée, au départ de Mots, propos et aphorismes, extraits de l’excellent ouvrage, Jean-Jacques Rousseau,en verve ( Grégoire Prat – Ed Horay 2012)
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