« Magdalena se souvient. Elle se souvient du jour où son père, Isidore, lui avait dit : maman est partie. »
Sans plus jamais revenir.
Magdalena grandit et trouve sa voie de vie dans le théâtre. Elle devient comédienne et se créer une jolie notoriété.
« C’est Antigone qui l’a sauvée, pas celle de Sophocle, non, celle d’Anouilh. Le premier personnage à l’avoir percutée de plein fouet. »
Une figure, un mythe constitutif qui parcourt le roman.
Mais lorsque trente ans après l’évaporation maternelle , Magdalena reçoit un appel d’Adèle, son agent, lui révélant qu’on a retrouvé la trace d’Apollonia, sa mère, la jeune femme lâche tout pour partir à sa rencontre, à sa découverte.
Laquelle se précise sous les traits d’une vieille femme, clocharde usée, négligée et dénuée de toute réaction. Elle vit dans la misère sordide et sale d’une maison éclusière dans ce Sud Ouest de la France cher à l’auteure
Magdalena décide alors de ramener à la vie, celle qui lui a donné la sienne, Antigone battante et courageuse, devant l’ampleur du combat à mener.
« Toujours Magdalena a cru que son existence s’était arrêtée avec la disparition d’Apollonia, elle a cru que cet événement avait été crucial. Et si au contraire, elle le réalise à présent, il était mineur au regard de tout ce qu’elle avait accompli depuis ? »
Teintée de réalisme, d’introspection, de poésie et de beauté, l’écriture de Léonor de Récondo agit en nous, telle une douce mélodie
Apolline Elter
Revenir à toi, Léonor de Récondo, roman, Ed. Grasset, août 2021, 180 pp