Eté 1949: Albert Camus lève l’ancre vers le Brésil pour donner une série de conférences en Amérique du Sud. Une tournée à ce point épuisante qu’il constatera, à son retour, une progression de sa tuberculose.
» Ma solitude grandissait, je la découvrais féconde.’
Se fondant dans la peau, l’esprit et même l’âme du célèbre écrivain, Salim Bachi prend prétexte de ce voyage effectué à l’âge de 35 ans pour opérer un retour sur la vie d’ Albert Camus: son enfance à Alger, sa maladie évoquée subtilement, pudiquement, la tuberculose, mais surtout ce sentiment égalitaire Arabes – Français d’Algérie qu’il défendra envers et contre tous.
» Moira est la fatalité tragique en grec, elle conduit les héros à accomplir leur destin. Je n’ai pas l’étoffe d’un Oreste, encore moins celle d’un Prométhée. Je ne suis ni un parricide ni un voleur de feu. Ce que j’ai dérobé? un peu de temps à la mort. Et celle-ci semble décidée à reprendre son dû. »
S’il habille ce récit à la première personne d’inventions romanesques – Albert Camus s’éprend d’une mystérieuse passagère prénommée Moira – Salim Bachi appuie ses propos d’une connaissance approfondie de la vie de l’écrivain. Sa plume est élégante, bel hommage à un romancier dont nous fêtons, cette année, le centenaire de la naissance.
Une lecture recommandée.
AE
Le dernier été d’un jeune homme, Salim Bachi, roman, Ed. Flammarion, septembre 2013, 272 pp, 18 €
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