Tout un programme…
Arrêt sur image: Philippe Delerm aime prendre au pied de la lettre les expressions de notre langage courant et nous démontrer, pointe d’agacement à l’appui, que nous les utilisons à mauvais escient, quand ce n’est avec une patente mauvaise foi.
» Et puis, je vais vous faire une confidence:
(…) Une confidence…Cette promesse sucrée dans un monde de brutes ne me surprend pas – quand ils se croient en position définitivement victorieuse, les politiques finissent toujours par éprouver le besoin de faire une confidence. Est-ce bien le moment toutefois? Des millions de gens vont partager l’intimité de cet épanchement. On est loin de l’ombre fraîche du confessionnal; le soleil des projecteurs menace le maquillage. »
Maladroites, naïves, vindicatives, parfois truculentes, toujours significatives, les expressions sont florilège – gageons que vous en retrouvez plus d’une- qui (tré)passent sous le scalpel analytique d’un Philippe Delerm pourfendeur de banalités langagières.
Et l’écrivain de concocter un chapitre d’anthologie, « Je vais relire Proust » qui d’une tendresse amusée met les pendules à l’heure d’une lecture proustienne visiblement lacunaire…
« Une grande oeuvre se définit par le manque«
Voilà qui devrait tempérer l’effet d’annonce du titre…
AE
Je vais passer pour un vieux con et autres petites phrases qui en disent long, Philippe Delerm, essai, Seuil (I), septembre 2012,130 pp, 14,5 €
Tiens, au féminin le titre ne fonctionne pas… voilà qui en dit long 😉