» J’aimais assez Adrian pour accepter de tomber avec lui s’il avait dû un jour tomber. Je n’ai jamais pensé qu’il puisse être à l’origine de ma noyade.«
Etre quitté (e) pour un/une autre relève, hélas, de la banalité. La narratrice en fait la douloureuse constatation lorsque Adrian met fin à une relation de huit ans, qu’elle réalise que tous les êtres quittés, hommes, femmes, traversent une même séquence d’états, de sentiments: abattement, colère, haine, envie de meurtre (symbolique) , de reconquête…
Encore Adrian rompt-il finement – croit-il – avec franchise et tact …il promet de rester soutien, ami. Ce qui n’est pas le cas de sa nouvelle amie, cette Autre qui, jubile de son statut, l’étale sans vergogne sur les réseaux sociaux.
» L’amour est ce qu’il y a de plus incertain, sublime dans son envol, hideux quand il se brise sans prévenir. »
Fascinée par sa rivale, son ennemie, la narratrice s’englue dans un processus destructif, qu’elle ne peut s’empêcher de relier aux attentats qui ont endeuillé Paris, en ce début de janvier 2015.
Et cette main qu’elle ne peut renoncer à tendre à Adrian, elle la tend pareillement à ses semblables, offrant à leur désarroi , la solidarité d’une solitude .. partagée.
AE
Beaux rivages, Nina Bouraoui, roman, Ed. JC Lattès, août 2016, 252 pp
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