Samantha Lemonnier fut l’amie du célèbre humoriste.

Elle n’a que six ans quand elle le rencontre pour la première fois; lui en a 34. Une amitié se scelle entre la petite fille éprise de mots et l’éternel ado qu’est Raymond Devos. Devenue plus tard muse, amante et confidente, Samantha rend hommage à l’homme tendre, blessé, inquiet, exigeant, mime, comédien, musicien,…que fut Devos, à sa carrière impressionnante et  aux femmes qui l’ont entouré: Simone, son épouse, Françoise, son impresario.

Ce cri du coeur se double d’un autre, vengeur, face à Pierre Merrou, le secrétaire particulier de l’artiste qui eut raison de sa fragilité émotionnelle, d’une partie de sa fortune et de la sérénité de 30 années de sa vie. L’auteur, elle-même, sera la proie d’une malveillance orchestrée:

« Je n’exagère pas en disant que j’ai été donnée en pâture aux chiens au cours d’un véritable lynchage médiatique et juridique, pour le plus grand bonheur d’un secrétaire aussi particulier que vindicatif, instigateur de cette mise à mort parfaitement orchestrée par un parquet aussi peu soucieux du secret de l’instruction que de ma personne et parfaitement oublieux des contre-pouvoirs dont se targue notre prétendue démocratie… »

Que ces maux de la fin n’empêchent ceux du jongleur de génie: « Quelle chance nous avons eue…Pendant plusieurs décennies, nous avons fait…l’humour« 

Raymond Devos, L’enfer du décor, Samantha Lemonnier, Ed Alphée – Jean-Paul Bertrand, mai 2010, 270 pp, 19,90 €