« J’ai pensé que ce serait une erreur de tuer le chat, en général et en particulier, quand tu m’as parlé de ton projet pour son cadavre »
Incipit ex abrupto pour une satire sociale corrosive, chabrolesque à souhait
Sorte de longue lettre adressée par la narratrice à son mari , Charles Caradec, le roman relate l’établissement du couple dans un écoquartier tout neuf de la banlieue parisienne.
Un emménagement qui pourrait extraire Charles de la maniaco-dépression, névrose obsessionnelle qui l’accable depuis une trentaine d’années.
Las, les relations de voisinage, gentiment engrangées vont se détériorer, traquant la narration de menaces larvées, d’une atmosphère suffocante…
Radioscopie d’une certaine vie en communauté – de quartier- le récit enchaîne des descriptions sociologiques corrosives, brossées au scalpel.
Il nous évoque par l’oprression qui gagne l’atmosphère, celle des Catilinaires d’Amélie Nothomb ( Ed Albin Michel , 1995)
Un thriller se déploie qui rend la lecture… haletante
Apolline Elter
Propriété privée, Julia Deck, roman, Ed. de Minuit, septembre 2019, 176 p