“ Le calme, recouvert de douleur comme un bonbon au chocolat, s’étendit bientôt sur leur vie. Alma et George se réfugièrent dans la défaite, dans la nostalgie et dans l’étonnement de vivre une vie qu’ils n’auraient jamais pu imaginer et qu’ils vivaient pourtant. »
La vie est-elle une vaste partie d’échecs dont les pions – en chocolat – consacrent les fusions des êtres et leurs.. échecs ?
Traduit de l’espagnol « Sabor a chocolate », le roman de Jose Carlos Carmona trace la saga de la famille Trap, au départ de l’amour qu’Adrian Troadec voue à la violoncelliste, Alma Trapolyi.
De la pratique intensive des échecs au lancement d’une boutique de chocolat, à Genève, Adrian peaufine la stratégie d’approche qui devrait lui permettre de conquérir le cœur de sa bien-aimée. Celle-ci résiste à tout sauf à l’attrait des bonbons de la boutique du Petit Chocolat Troadec.
Construit de cent chapitres, courts, denses, fouettés, teintés de cette ambiance onirique que l’on retrouve dans certains romans traduits de l’espagnol (L’Ombre du vent, …), le récit de José Carlos Carmona revêt l’allure d’un conte.
« Les vies, l’amour et la musique s’entrelaçaient mystérieusement dans un continuo sans fin. »
Un conte poignant, juste et beau dans lequel chocolat se fait symbole : facteur d’amour et de bonheur mais aussi de douleur, il se fond à la musique, aux échecs et aux lettres pour couler la trame de la vie.
Une lecture recommandée.
Apolline Elter
Pour l’amour du chocolat, José Carlos Carmona, roman, traduit de l’espagnol par François Rosso, Grasset, octobre 2010, 184 pp, 14 €
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