Fuyant Rome et l’énigmatique décès d’Andréa, un jeune moine, parangon de beauté, Michelangelo Buonarroti, le célèbre Michel-Ange (1475-1564) rejoint Carrare et ses carrières de marbre.. Nous sommes en avril 1505, le sculpteur trentenaire doit exécuter une commande monumentale à la (future) gloire funéraire du pape Jules II.
« Le tombeau sera une des oeuvres maîtresses de sa vie. L’envergure de cette commande lui permettre d’exprimer tous les aspects de son talent: de la conception jusqu’aux sculptures, en passant par le choix du matériau, ce marbre si précieux, le statuario; Il aura enfin la gloire qu’il mérite »
Avec pour viatique, la Bible d’Andréa et un livre de Canzones de Pétrarque offert par Lorenzo de Medici, Michelangelo enfourche son cheval et galope à la rencontre des carriers.
» Le sculpteur se plaît à passer du pape à ces gens simples. Il a toujours détesté les corporations si fermées des peintres, des sculpteurs ou des architectes Ces confréries d’artisans lui déplaisent, il aimerait être tout à la fois. Poète aussi. Car il considère l’art comme un ensemble harmonieux où les proportions d’une coupole se rapprocheraient de celles d’un crâne, où le bleu du lapis-lazuli écrasé s’unirait aux vers de Pétrarque. »
Mélodieux, ponctué en leit-motiv de la quête, par tous les sens, de la figure maternelle – Miche-Ange a perdu sa mère, jeune, » C’est ainsi qu’à six ans, il devient orphelin de mère et de mémoire » – ce beau roman nous projette au coeur du processus de création. Au coeur de cette pierre vivante et majestueuse qu’est le marbre de Carrare et de la personnalité riche, multiple et sensible et tourmentée d’un homme qui incarne si bien l’esprit de la Renaissance italienne. Qui de la pierre fait jaillir la vie.
Apolline Elter
Pietra viva, Leonor de Récondo, roman, Ed. Sabine Wespieser, août 2013, 228 pp, 20 €
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