Deuxième roman de Mathilde Alet, Petite fantôme figure parmi les quelque quarante ouvrages soumis à notre jury du Prix Horizon 2018 et à ce titre, une belle découverte.
« Les quelques jours deviennent semaine, les semaines s’enchaînent, une, puis deux, puis trois. Elles sont
remplies de mercredis: les avant-mercredis, les après- mercredis et les mercredis. Même les week-ends quittent le calendrier. Les avant-mercredis sont essentiellement consacrés à la crainte du mercredi, et les après-mercredis aux regrets. Le mercredi lui-même est aussi terrifiant qu’un troisième lundi de janvier »
Le mercredi est jour de rendez-vous entre Gil (berte) et Jo(séphine), deux soeurs aux physiques et tempéraments assez dissemblables.. Un projet commun les réunit – mais peut tout autant fissurer leur relation – qui va générer un contrat incongru: après s’être vu refuser son premier roman, Gil va en écrire un deuxième qu’elle signera du pseudonyme d’Esther Egova, tandis que Jo, belle et médiatique endossera toute la promotion du roman. Autrement dit, le soeurs fusionnent, le temps de la publication, leurs identité sous une seule, celle d’Esther, avec interdiction à Gil d’apparaître au public. Jo est le « visage » d’Esther, Gil en est la « petite fantôme »
» Mais l’inéluctable destin d’une fissure, c’est l’effondrement »
Analyse intéressante du milieu littéraire, ses us, ses réactions et des mécanismes qui procèdent de la genèse d’une oeuvre, le roman est porté par une écriture sobre, factuelle, agréable.
Petite fantôme, Mathilde Alet, roman, Ed. Luce Wilquin, oct.2016, 152
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