» A quoi bon croire en l’avenir lorsqu’on est l’enfants de parents juifs russes obligés d »émigrer après la révolution bolchevique et que l’on est encore en danger de mort dans le pays qui vous accueille? »
Etre « passionnément Gainsbourg« , c’est franchir la dicotomie Gainsbourg/Gainsbarre, s’en affranchir, c’est discerner dans le jeune Lucien Ginsburg, son histoire familiale, le « Serge » en devenir, ses écorchures, son génie.
Ce travail, Karin Hann l’accomplit, qui analyse le phénomène Gainsbourg, sous l’angle de son art poétique. Un art qui célèbre Baudelaire – son maître – Rimbaud – son idôle , Verlaine, Mallarmé.. et une tradition littéraire héritée du XIXe siècle.
Ne puisant dans l’intimité, dans la vie de l’artiste que ce qui peut éclairer la compréhension de ses écrits, la doctorante en lettres, propose un parcours à la fois thématique et stylistique de son oeuvre, intégrant son goût patent de la provocation au processus de création.
Ce faisant, elle restitue à merveille le contexte d’écriture de ses principaux succès, leur genèse mais aussi leur fonction cathartique, dissipant au passage, quelques malentendus.
Un éclairage captivant.
Un hommage vivifiant au monstre médiatique, disparu, il y a vingt-cinq ans, le 2 mars 1991
Passionnément Gainsbourg, Karin Hann, essai, Ed. du Rocher, février 2016, 264 pp
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