Curieux, drôle, irrésistible, déjanté, incongru,farfelu, rythmé, truffé d’argot à tire larigot, doté d’un sens de l’image neuf et de la métaphore percutante, tendre et même poignant à quelques moments (rares) …le roman d’Arnaud Le Guilcher est ..hallucinant. Comment ai-je pu rater sa sortie en mai 2011?
Point de vaines lamentations puisqu’il m’a été donné de découvrir ce petit bijou, retenu pour la finale du prix du deuxième roman (Marche-en-Famenne, 12 mai 2012)
Gérant d’un (vague) pressing, vaguement alcoolique, le narrateur voit débarquer d’un coup femme (Emma) et fils (Commmoi) après quinze ans d’une absence inexpliquée. Son existence terne va en être totalement chamboulée: Commmoi est presque autiste à force d’être gothique, Emma, déconnectée. Et voilà notre héros mi-Foenkinos, mi -(Woody) Allen, pétri d’humour et d’autodérision à la mode d’un Jérôme K. Jérôme (Trois hommes et un bateau) obligé d’honorer l’entretien dispendieux d »une famille à laquelle il ne croyait plus.
L’attitude hostile de son fils fera-t-elle éclore une paternité enfouie dans les limbes du renoncement?
» Tous les matins, j’arrivais au boulot avec le moral dans le cul-de-basse-fosse… Je n’allais jamais parvenir à être un bon papa. C’était acquis. Je ne savais absolument pas comment faire.. Ces ordures de cigognes, non contentes de m’avoir livré mon enfant avec quinze piges de retard, me l’avaient fourni sans mode d’emploi. »
Pas facile d’être le père d’un enfant sur-doué…
Mais cela peut aider.
A déguster.
Sans modération.
Apolline Elter
Pas mieux, Arnaud Le Guilcher, Stéphane Millon éditeur, mai 2011, 333 pp, 17 €
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