« Quand je pense que je suis l’auteur de ses jours, des jours terribles qu’il a passés sur Terre, que c’est moi qui l’ai fait venir, j’ai envie de lui demander pardon » (p 18)
Ainsi s’exprime Jean-Louis Fournier, auteur d’un ouvrage poignant, dédié à Mathieu et Thomas, ses deux fils handicapés : « Un livre que j’ai écrit pour vous. Pour qu’on ne vous oublie pas, que vous ne soyez pas seulement une photo sur une carte d’invalidité » (p 8). Un livre dont vous, lecteurs, ne sortirez pas indemnes. Et vous, lectrices, encore moins…Je crois.
Un livre que seul un homme pouvait écrire, avec cet humour noir, politiquement incorrect, ce recul cynique, qu’une maman ne pourrait se permettre, qui aurait mis au monde deux oisillons sans ailes. Mais que l’on ne se méprenne: la souffrance exprimée, l’orgueil paternel bafoué, cachent une réelle tendresse. C’est que l’auteur n’a pas trouvé meilleure arme que l’humour pour nous faire entrer en sympathie, meilleure plume que ces chapitres courts qui laissent place au silence gêné du lecteur, de la lectrice que je suis.
Un témoignage primordial.
Un livre qui dé-livre les parents d’enfants handicapés de l’obligation d’être vertueux.
Un livre fort. Bouleversant.
Apolline Elter
Je ne l’ai pas lu, pas encore.
Mais les deux citations me donnent déjà la chair de poule, tout comme celle-ci : « Cher Mathieu, cher Thomas,
Quand vous étiez petits, j ai eu quelquefois la tentation, à Noël, de vous offrir un livre, un Tintin par exemple. On aurait pu en parler ensemble après. Je connais bien Tintin, je les ai lus tous plusieurs fois.
Je ne l ai jamais fait. Ce n était pas la peine, vous ne saviez pas lire. Vous ne saurez jamais lire. Jusqu à la fin, vos cadeaux de Noël seront des cubes ou des petites voitures… »
je le lirai, c’est certain
C’est le genre d’extrait qui me traumatise également.
Lisez le livre, je vous le conseille vivement.