On peut se dire au revoir plusieurs fois

La nostalgie n’est pas la vocation de notre blog; l’hommage, oui. Ce dernier jour de l’an saluera une lecture marquante de 2011. Une lecture qui laisse des traces en l’esprit et un sentiment de reconnaissance.  David Servan-Schreiber est décédé le 24 juillet de cette année, vaincu par la rechute d’une tumeur cérébrale qu’il avait maîtrisée depuis bientôt vingt ans.

« Le livre Anticancer  se terminait sur l’aveu que je ne savais pas combien de temps j’allais vivre encore. Mais que, quoi qu’il arrive, j’aurais été heureux d’avoir choisi le chemin qui consiste à cultiver au maximum toutes les dimensions de ma santé, car ce choix m’avait déjà permis de vivre une vie bien plus heureuse. Je réitère aujourd’hon-peut-se-dire-au-revoir.jpgui cette affirmation: il faut nourrir sa santé, nourrir  son équilibre psychique, nourrir ses relations aux autres, nourrir la planète autour de nous. C’est l’ensemble de ces efforts qui contribue à nous protéger, individuellement et collectivement du cancer, même si nous n’obtenons jamais de garantie à 100 % »

Confronté à la perspective inéluctable de son proche décès, le neuropsychiâtre repasse sa méthode au crible d’une analyse sans concession: avait-il tout faux quand il dispensait ses conseils anticancer, fruits de son expérience personnelle?

Certainement pas: loin de l’aveu d’échec, l’auteur propose une nouvelle pondération des éléments et surtout, il constate que la principale erreur, en son chef, a été de ne pas respecter les rythmes que la Nature lui imposait. Le succès de ses ouvrages, les conférences et les besoins de la promotion à travers plusieurs continents  ont eu raison du rythme biologique qu’il aurait dû conserver.

Le bilan se mue en credo et DSS d’affirmer, en une analyse lucide, honnête et personnelle, la nécessité d’être humble face à la maladie, celle de veiller à l’équilibre de son corps mais aussi de son environnement Partant, il propose une méthode d’approche des malades, simple et respectueuse.

« Me découvrir fragile, mortel, souffrant, effrayé m’a ouvert les yeux sur l’infini trésor de la vie et de l’amour. Toutes mes priorités en ont été bouleversées, jusqu’à la tonalité émotionnelle de mon existence. Le fait est que je me suis senti beaucoup plus heureux après  qu’avant, ce qui est tout de même inattendu. »

Un essai qui converse, convertit et conserve, au-delà du décès de David Servan-Schreiber, une extraordinaire force de vie.

Apolline Elter

On peut se dire au revoir plusieurs fois, David Servan-Schreiber, essai, Robert Laffont, juin 2011, 160 pp, 14 €

2 commentaires sur “On peut se dire au revoir plusieurs fois

  • Un petit Belge 31 décembre 2011 at 11 h 43 min

    Ah, je vous envie régulièrement de pouvoir découvrir tous ces nouveaux livres… mais je suppose que c’est aussi parfois contraignant de lire des ouvrages qui ne vous attirent pas. Chaque métier a ses avantages et ses inconvénients. Malheureusement, avec mes travaux, je manque de temps et d’argent pour la lecture. Pour ce congé de Noël, j’ai emprunté à la bibliothèque une biographie de la reine Marie-Henriette par Jo Gérard. Je ne sais pas si vous avez déjà lu des livres de lui, mais je trouve que son style a vieilli et que çà part trop dans tous les sens (p.ex. suite au voyage de Marie-Henriette à Paris, on a droit à 15 pages sur le Second Empire, Napoléon et Eugénie). Finalement, on n’apprend pas grand chose de nouveau sur la reine Marie-Henriette. Par ailleurs, j’ai parlé du nouveau musée des manuscrits sur mon blog des auteurs belges, et j’ai fait un bref récapitulatif de l’année culturelle belge sur le Journal d’un Petit Belge.
    Je vous souhaite un joyeux réveillon, une heureuse année 2012 et une bonne continuation à votre blog culturel intéressant qui m’apprend plein de choses chaque semaine. C’est un peu dommage qu’il n’y a pas plus de commentaires.

  • Apolline elter 31 décembre 2011 at 13 h 05 min

    Magnifique année a vous aussi et a votreblog bien intéressant . Vos commentaires me font toujours grand plaisir . Puissent les visiteurs suivre votre sympathique exemple . Bon réveillon! Apolline

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