Nous y voilà… Impossible d’évoquer la vie amoureuse (combien riche) de George Sand sans mentionner sa liaison tumultueuse avec Alfred de Musset et la romantique correspondance qu’elle généra.
Une correspondance qui signe leurs périodes séparations – Alfred et George ne s’entendent jamais mieux que lorsqu’ils sont séparés – avant la rupture définitive de leur liaison, début 1835
Rencontré en juin 1833, Alfred de Musset est de six ans le cadet de l' »homme » de lettres, « Georgeot », son « frère chéri« . Leur liaison qui durera un peu moins de deux ans, aura le charme de l’attachement passionné d’un enfant gâté pour sa maternelle maîtresse.
Débarqués à Venise le 31 décembre 1833, les »amants de Venise » ne disposeront finalement que de trois jours pour amorcer cette consécration éternelle. Frappée de fièvre et de dysenterie, trois jours après son installation à l’Albergo reale Danielli, George garde la chambre deux semaines, tandis que son amant se distrait à l’envi. Puni à son tour d’une fièvre typhoïde, Alfred se livre à d’affreuses crises de délire. George appelle le docteur Pietro Pagello au chevet de son poète délirant et en tombe amoureuse. Alfred s’en repartira seul en France, amorçant de ce fait, les termes pathétiques d’une romantique correspondance:
» Tu m’as dit de partir, et je suis parti; tu m’as dit de vivre et je vis«
Revenue au pays, durant l’été 1834, Sand revoit Musset, se sépare de Pagello, avant de rompre définitivement, fin février 1835, la relation cahotante qui la lie au poète:
« Non, non, c’est assez! Pauvre malheureux, je t’ai aimé comme mon fils, c’est un amour de mère, j’en saigne encore. Je te plains, je te pardonne tout, mais il faut nous quitter. J’y deviendrais méchante. »
Réunis par Martine Reid, des extraits de cette correspondance éclairent la relation des célèbres amants, en ses moments les plus apaisées…
« ô mon George, ma belle maîtresse – Alfred de Musset et George Sand , lettres, Edition présentée et annotée par Martine Reid, Gallimard, folio, 2 €, janvier 2011, 144 pp
A noter que notre chère George Sand a censuré cette correspondance intime, allant jusqu’à réécrire des lettres de son amant. Elle publie Elle et lui, en 1859, récit qui met en scène ses relations avec Alfred de Musset, décédé en 1857. Ce n’est pas du goût de Paul de Musset,son frère, qui rétorque avec un Lui et Elle, tandis que Louise Colet, publie, elle, Lui, en souvenir de sa propre liaison avec le poète…
Apolline Elter
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