Nicole Roland à la Librairie Point Virgule

kosaburo.jpgLa Librairie Point Virgule,à Namur, fut littéralement prise d’assaut, jeudi 3 mars,  par une cinquantaine de lecteurs, désireux de rencontrer l’auteur de Kosaburo, 1945 (Actes Sud) lauréate du Prix Première (Chronique et billet de faveur en vitrine du blog: cliquer sur la couverture de l’ouvrage)

Nicole Roland était interrogée par Anouk Delcourt (Point Virgule) qui imprima à l’entretien une richesse d’analyse et de compréhension, fruit d’une lecture fine et approfondie de l’ouvrage. De ce « récit qui vient chercher le lecteur pour l’immerger dans un ailleurs radical: le Japon« , Anouk Delcourt souligna le côté abouti  et  « la maîtrise d’une écriture qui « organise le chaos des mots« . « Un récit qui nous tend un miroir de notre condition d’homme, de cette quête d’amour et de sens à la vie qui est en chacun de nous. » Une analyse qui évita l’écueil de (trop) lier le récit à la vie privée de son auteur.

Moment intéressant qui vit ensuite Nicole Roland tracer la genèse de l’écriture du roman, les contacts avec l’éditeur qui,  légitimant l’acte d’écrire , permirent son immédiate consécration via le Prix Première.

La discussion porta ensuite sur le code – sacré – des Samouraï, l’avènement de Mitsuko comme narratrice  principale du roman, sa personnalité, l’histoire d’amour – avortée – qui la lie à Kosaburo et le fracas d’une jeunesse nipponne , sacrifiée, au nom de l’honneur, sur l’autel d’une cause perdue.

La lecture par Anouk Delcourt d’un extrait d’Ecrire ,  d’une Marguerite Duras, chère à l’auteur, campa la structure du récit en même temps que  le moteur de la démarche : « Ecrire, c’est tenter de savoir ce qu’on écrirait si on écrivait« . Et Nicole Roland d’insister sur le salut que représente l’écrit dans la lutte contre l’oubli: motivée par le décès de sa fille, l’écriture de son roman se fait alors nouvelle grossesse et permet à celle-ci d’accéder à une autre forme d’existence.

Apolline Elter