Notre visite enchantée de Saint-Pétersbourg se conclut d’une lecture tout aussi ravie, captivée, de la vie Maria Ignatievna Zakreskaïa, as comtesse von Benckendorff as baronne Budberg as Marouchka as Moura (1892-1974)
Une vie riche, aventureuse, dangereuse,qui subit et épouse le XXe siècle pétersbourgeois naissant, les sursauts violents, traumatismes radicaux de la révolution bolchévique, l’éradication de l’aristocratie, l’éclatement de sa cellule familiale.
Une vie de femme amoureuse qui mène Moura à côtoyer tant le diplomate anglais Bruce Lockhart, agent (secret) britannique que l’écrivain d’idéal bolchévique, Maxime Gorki dont elle se fait l’agent littéraire.
Séductrice, généreuse, éminemment courageuse, Moura est une femme insaisissable. Sorte de Mata Hari à la russe, elle suscite la méfiance, la vigilance des autorités de tous camps, quand ce ne sont des périodes d’emprisonnement dans des conditions éprouvantes, épouvantables.
Si Alexandra Lapierre a choisi la forme romanesque pour tracer ce destin qui ne l’est pas moins, c’est pour mieux saisir la vérité d’une femme – volontairement énigmatique- les élans sans conteste sincères d’un coeur qui bat à l’heure d’un Petrograd ravagé, d’une guerre civile atroce, d’un XXe siècle et d’une classe aristocratique passablement bousculés.
L’écrivain a rassemblé une documentation, une énergie colossales pour s’immerger – et nous, à sa suite -dans un destin, en tous points, hors du commun
A Elter
Moura- La mémoire incendiée, Alexandra Lapierre, roman, Ed. Flammarion, mars 2016 – Livre de Poche, avril 2017, 730 pp
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