Monsieur Minus

Enfin un roman drôle.

Court et drôle à la fois.

Et drôlement bien ficelé de surcroît

Il fut mon premier coup de coeur de  la rentrée

Et continue à le faire battre, je n’en démords pas.

Unique héritier de la première fortune de France et de l’empire LM, – tenez, tenez…, –  Bertrand Le Marec n’en a rien à cirer.

Ce qui le meut, lui, c’est la marche à pied.

C’est de parcourir la France dans tous les sens, à travers ses sentiers de Grande Randonnée, les fameux GR, balisés de rouge et de blanc.

Qu’à cela ne tienne, le conseil d’administration d’LM lui permet d’assouvir cette passion pour autant qu’il emprunte un faux nom et qu’il se fasse implanter une micropuce, gage de traçabilité.

Tout frais micropucé, notre quadragénaire entreprend son périple, accompagné de Martial,  sorte de  majordome sexagénaire, sorti d’un séjour de quinze années en prison.

Martial organise toute la logistique de son client et bientôt ami; de sorte que ce dernier n’a à se préoccuper que de ses seules foulées.

« Marcher dans la bonne herbe, comme dans le sable frais appartient au patrimoine mondial des sensations. » 

Le scénario est bien rôdé, Bertrand profite de  journées emplies de beaux paysages et de sérénité et Martial de belles heures de liberté

 »  Bertrand Le Marec vivait à trente kilomètres par jour. Il avait le rythme dans la peau. C’était sa dose, son régime, sa pulsation. » 

Mais même idoine et balisée, la vie n’est pas un long chemin tranquille et Bertrand se retrouve d’un coup orphelin de son père et maître de l’empire dirigé  par ce dernier

Que va-t-il  se passer?

Je vous en laisse la découverte  et conclus cette chronique de ce bel  excipit :

Il n’existe qu’un chemin, celui que l’on prend. Qu’on le choisisse un peu, beaucoup ou pas du tout. On peut le regretter, s’en satisfaire ou s’en féliciter. On peut s’en remettre au destin, au hasard ou à un choix. Dans tous les cas, c’est la vie. La seule qui soit.

Une merveilleuse randonnée  de lecture.

Apolline Elter

Monsieur Minus, Laurent Graff, roman, Ed. Le Dilettante, septembre 2020,  160 pp

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