Ces dix jours passés aux côtés de Marguerite Duras et de son centenaire vous ont donné envie de souffler. Qu’à cela ne tienne, je vous propose de nous pencher quelques jours durant – sans décliner une thématique trop suivie – sur la Grande Guerre, tandis que je mets dernière main aux dossier qui paraîtra dans L’Eventail de mai et préparation du cours de la rentrée…
Incorporé volontaire, Willhem Apollinaris de Kostrowitzky as Guillaume Apollinaire (1880-1918) n’a pas encore acquis la nationalité française, au début de la guerre. Il vient de rencontrer une aristocrate aux moeurs assez libres, Louise de Coligny- Châtillon, avec laquelle il entreprend une correspondance intense, sensuelle, poétique, parfois technique et matérielle, .. rassemblée sous le titre « Lettres à Lou »
«Après tout, je suis content de vous aimer comme je vous aime, vous qui êtes la grâce et tout ce qui reste aujourd’hui de la grâce. […] Je n’ai pas écrit beaucoup de lettres d’amour dans ma vie, encore que j’en aie reçu, mais en général je n’aime pas écrire de lettres, mais cette fois j’éprouve une sorte de volupté à vous dire tout simplement que je vous aime. Je voudrais vous le répéter sans cesse. » fin oct – début novembre 1914
Cette relation permet au poète d’endurer les conditions pénibles de son quotidien de combattant mais aussi d’exercer son talent en ce laboratoire d’écriture que constitue la correspondance.
« Mon cher petit Lou » Lettres à Lou, 28 septembre 1914- 2 janvier 1915, Guillaume Apollinaire, recueil, édition de Laurence Campa, et Michel Décaudin, Ed. Gallimard, Folio 2 € (5714), janvier 2014, 110 pp
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