Un roman qu’ Eliette Abécassis (La Répudiée, Clandestin, Un heureux événement, …) tisse autour de Sonia (Rykiel) et de sa fille Nathalie, unies par une relation fusionnelle intense. Avec, en filigranes, le poids de la tradition juive et la relation d’un destin hors du commun.
« Entrée dans la mode à reculons« , Sonia Rykiel conçoit cette dernière comme une écriture qui révèle la femme à elle-même. Nombre d’écrivains – féminins – se sont passionnées pour le style imposé et les chapitres de ses collections.
Au fil des dialogues, scènes d’ambiance et portraits des protagonistes, l’auteur dévoile le rôle symbolique de la robe, véritable facteur d’émancipation d’une fille vis-à-vis de sa mère : » Sans la robe, la femme n’est qu’un souillon, c’est-à-dire, symboliquement, un nourrisson tout juste sorti du ventre, sale encore des sécrétions maternelles. Et nous sommes toutes ces souillons gardées au foyer par nos mères, et en chacune de nous sommeille cette jeune fille qui aspire à être femme mais qui ne le peut pas parce que sa mère ne veut pas qu’elle le soit, et toute la quête de la femme est de parvenir à s’échapper du regard maternel, et toute la quête de la mère est de maintenir sa fille nue dans son foyer, son antre, son ventre, et toute l’entreprise de la fille est d’en sortir, de se vêtir, c’est la robe qui la rendra femme sous le regard de l’homme »
Mère et fille, un roman, Eliette Abécassis, Albin Michel, octobre 2008, 170 pp, 15,90 €
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